Tous les cimetières chrétiens éparpillés à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou ont ceci de commun : ils sont dans un état d'abandon très avancé. Plusieurs exemples édifient cette situation qui empire d'année en année. Le cas du cimetière de la ville côtière de Tigzirt, au nord de Tizi Ouzou, illustre bien cette situation d'abandon. Le cimetière en question situé à proximité de la plage Tassalast, située à un jet de pierre à l'ouest de la ville, abrite une vingtaine de tombes. Les estivants qui se rendent à cette plage sont stupéfaits par le tableau qu'offre ce petit cimetière dont la clôture même a été arrachée. Pour Samir, c'est la stupéfaction. «Je ne suis pas allé à Tassalast depuis trois années. Ce que j'ai vu s'apparente à une profanation. Les tombes sont entrouvertes laissant voir d'immenses trous béants. Il est évident que les eaux de pluies pénètrent dans les tombes qui, à ce rythme vont finir par disparaître», dit-il. C'est quasiment le même topo au niveau des autres cimetières notamment ceux de Draâ El Mizan, Aïn el Hammam,Azeffoun etc., sauf que pour ces dernières localités l'état de dégradation n'a pas atteint celui du cimetière de Tigzirt. Nous avons appris que l'Etat algérien n'est pas tenu d'entretenir ces cimetières. C'est pourquoi on évoque aujourd'hui la possibilité de regrouper l'ensemble de ces petits cimetières au niveau de celui de Tizi Ouzou qui est par contre dans un bon état. Il est à préciser que selon les chiffres en notre possession, il existe 523 cimetières chrétiens regroupant 210 000 tombeaux à travers 22 wilayas. Quant au nombre de sépultures au niveau de la wilaya d Tizi ouzou, il avoisinerait les 4000. Le regroupement est envisagé notamment lorsque les sites ont subi des dommages irrémédiables ou lorsque des travaux pérennes de réhabilitation ne peuvent plus être envisagés. Pour le cimetière d'Azeffoun, nous croyons savoir qu'il fait partie de la liste de ceux qui seront pris en charge dans le cadre du plan d'action 2010-2012. Ce cimetière se situe à la sortie de la commune d'Azeffoun (ex-Port-Gueydon) sur les hauteurs de la RN24 qui relie Azeffoun à Béjaïa et abrite des sépultures datant de 1870 jusqu'à 1962.