Lors de ces dernières semaines, au moins onze foyers d'incendies ont été enregistrés au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou qui subit chaque année d'énormes pertes. L'ensemble de ces foyers qui se sont déclarés notamment dans les localités de Tizi N'tleta, Aït Khellili, Ifigha et Bouzguène ont causé la perte de 450 oliviers et la destruction d'au moins 40 hectares de couvert végétal. C'est du moins ce qu'indiquent les chiffres obtenus auprès de la protection civile qui fait des interventions au niveau de ces localités pour éteindre ces incendies et éviter ainsi des pertes plus importantes. Les mois d'août et de septembre sont les plus propices au déclenchement de foyers d'incendie. A ce titre, il est signaler que la protection civile a mobilisé de nombreuses brigades composées de quelque 360 hommes et tous les moyens logistiques y afférents pour faire face à la situation. Les arbres fruitiers sont les plus menacés En plus des surfaces de forêts, de maquis et de broussailles qui sont systématiquement détruites chaque année, il reste que les arbres fruitiers sont les plus menacés. L'olivier, cet arbre symbole qui représente le gagne- pain de centaines, pour ne pas dire de milliers de familles en Kabylie, est sérieusement menacé. L'arbre de la paix, comme on le surnomme, a toujours été considéré par les Kabyles comme une entité indissociable de leur identité millénaire. Des siècles durant, il a toujours été au centre des luttes des populations de cette région pour leur existence, comme il a joué rôle essentiel dans la fixation des Kabyles dans leur région, résistant successivement aux maux de la colonisation, de la guerre et du terrorisme ; aujourd'hui, plus que jamais, on subit les conséquences désastreuses de l'absence d'une vraie politique de sauvegarde. Les ravages que l'olivier subit sont considérables. Des milliers d'arbres partent en fumée et c'est la surface des oliveraies qui se réduit comme une peau de chagrin. Rien que pour l'année dernière, près de 10 000 oliviers ont été calcinés dans des incendies ravageurs qui se sont déclarés à travers les différentes localités de la wilaya. D'autres arbres fruitiers sont ravagés aussi par milliers par ce phénomène des plus destructeurs. Les fruits de saison et autres arbres fruitiers, caractéristiques de la région de Kabylie, qui sont déjà en danger de dépérissement, se trouvent menacés par le feu. Il s'agit en particulier de figuiers, de poiriers, etc. et de tout ce qui concerne l'arboriculture de montagne. Rien que durant l'année dernière, les incendies avaient ravagé au total plus de 200 ha d'arboriculture qui ont conduit à la destruction de 15 400 arbres fruitiers.