«Nous avons pris le risque de demander aux restaurants du croissant-rouge algériens au niveau national d'ouvrir même si les dons n'étaient pas conséquents cette année. La seule condition que nous avons imposée aux comités, c'est l'état des locaux servant de restaurants. Nous avons exigé qu'ils soient conformes aux normes d'hygiène et qu'ils puissent recevoir les citoyens dans les conditions potables», a affirmé Lahcen Bouchakour, secrétaire général du croissant-rouge algérien (CRA). Selon lui, l'opération de solidarité s'est déroulée «presque comme chaque année», malgré la réduction remarquable des dons comparativement aux années précédentes. Il affirme que le CRA a ouvert 20 restaurants de maïdat ramadhan à Alger alors que l'année passée ils étaient 17 uniquement. Les 243 restaurants ouverts l'année précédente au niveau national ont été tous maintenus. «Certains restaurants font jusqu'à trois services par jour. Nous avons servi au minimum 120 à 150 repas par jour dans les restaurants les moins fréquentés. Les autres ont largement dépassé ce chiffre et certains ont atteint 300 repas», a-t-il affirmé. Le fonctionnement du C-RA a été possible cette année grâce à «la volonté, la persévérance et le courage du personnel et des bénévoles». «C'est un travail que nous menons quotidiennement pour pouvoir servir des repas et distribuer des aides aux personnes nécessiteuses», dira M. Bouchakour, qui souligne qu'il avait saisi toutes les entreprises pour apporter leur aide bien avant le mois sacré mais ce qui a été récolté est bien minime par rapport à ce qui était attendu. «Les appels que nous avons lancés aux donateurs au début de ce mois ont eu des échos même si c'est encore au ralenti. Nous avons instruit nos comités de wilaya et les comités locaux à redoubler d'efforts pour récolter de l'aide à leur niveau pour assurer le fonctionnement de nos structures durant ce mois. Ça marche même si c'est difficilement, car nous avons encore besoin d'aide et de la contribution des donateurs que nous attendons avec impatience pour arriver jusqu'au bout de nos opérations». A ce propos, il appelle les donateurs à s'adresser directement au bureau du comité local de leur région pour faire leurs dons, laissant ainsi la direction du C-RA s'occuper des donateurs nationaux «pour pouvoir instaurer l'équilibre entre les régions de façon à permettre à l'aide humanitaire d'être présente et permanente au niveau national». A propos de la réticence enregistrée chez les entreprises habituellement connues pour être des partenaires fidèles au C-RA, M. Bouchakour affirme que la réduction de l'aide est due aux nombre important des associations et autres comités qui organisent les mêmes opérations au courant de ce mois. «Il y a beaucoup d'associations et autres organismes qui organisent les restaurants de la rahma à travers l'aide accordée par ces entreprises. Les responsables m'ont expliqué qu'ils ont épuisé les budgets consacrés à ce mois en les dispersant sur les nombreuses associations qui activent dans ce domaine», a-t-il expliqué. Pour lui, la crise de confiance ne doit pas exister entre les donateurs et le croissant-rouge algérien malgré les informations faisant état de détournements et autres fléaux, qui sont «des cas isolés que nous sanctionnons avec rigueur et fermeté». M. Bouchakour rappelle que le donateur préserve son droit de suivre la destinée de l'aide qu'il octroie au C-RA que ce soit au niveau local ou national. En plus de l'action durant le mois de ramadhan, le C-RA va organiser des opérations de circoncision le 27e jour de ce mois au profit des enfants démunis. Les visites de malades vers les hôpitaux sont prévues durant la première semaine de l'aïd. Cette année, le C-RA compte reconduire l'opération de distribution de denrées alimentaires aux familles nécessiteuses juste après l'Aïd. «Nous avons constaté l'année passée que plusieurs familles ne trouvent pas de quoi manger car leur budget est épuisé par les dépenses du ramadhan, de l'Aïd et la rentrée scolaire. C'est un moment de détresse que nous allons tenter de combler encore cette année à travers une petite opération de distribution de paniers alimentaires. A conditions bien sûr que nous disposions de suffisamment de produits pour pouvoir assurer cette opération. C'est pour tout cela que le C-RA a encore besoin d'aide», dira-t-il. Notre interlocuteur rappelle que le C-RA est une organisation autonome, auxiliaire des pouvoirs publics dans la mise en œuvre des opérations d'aide humanitaire. Il n'a pas de budget, il fonctionne grâce à l'aide des bienfaiteurs et aux 7000 volontaires mobilisés pour toutes sortes d'opération.