L'attentat terroriste qui a pris pour cible, vendredi à 19h40, le mess extérieur de l'Académie militaire interarmes de Cherchell (Tipasa) a fait 18 chahid, dont deux civils. Ce bilan, qui n'est pas définitif, a été rendu public hier par le ministère de la Défense nationale à travers un communiqué de presse, le deuxième du genre publié durant la même journée. Dans un précédent communiqué, le ministère avait, en effet, déploré la mort de onze personnes (neuf officiers et deux civils) et 26 blessés. Les blessés transférés d'urgence à l'hôpital ont quitté celui-ci après avoir reçu les soins nécessaires, mais 6 personnes étaient maintenues sous contrôle médical, dont une dans «un état très grave». Le dernier bilan officiel des victimes (18 morts) rejoint ainsi celui qui a été rapporté hier matin dans la presse nationale, citant des sources sécuritaires et médicales. Le ministère est toutefois resté silencieux sur la façon dont l'attentat a été commis. Les deux communiqués n'ont ni confirmé ni infirmé la thèse d'un double attentat-suicide, comme cela a été rapporté par la presse. Selon les comptes rendus publiés hier, quelques minutes avant (ou au moment) de la rupture du jeûne, un premier kamikaze s'est fait exploser devant le mur d'enceinte (ou dans) du «mess extérieur» accessible aussi bien aux militaires qu'aux civils. Un deuxième kamikaze, à moto piégée à l'explosif, a foncé dans le tas, quelques minutes après la première explosion, cherchant ainsi à profiter du regroupement des militaires et des habitants des environs sur les lieux pour tenter de provoquer le maximum de victimes. La seule précision apportée officiellement concerne le timing, le crime ayant été commis dix minutes après la rupture du jeûne et non avant. Qualifiant les morts de «chahid», le ministère de la Défense nationale estime que cet «acte abject» vise à «atteindre des objectifs médiatiques afin de desserrer l'étau qui est imposé sur le terrain par les forces combinées de sécurité qui ont réalisé des résultats remarquables, notamment durant les dernières semaines». Le Haut commandement de l'Armée nationale populaire, «tout en s'inclinant à la mémoire des chouhada ayant péri dans cet acte ignoble, réitère sa détermination à mettre hors d'état de nuire ces bandes criminelles et assurer la paix et la quiétude dans l'ensemble du pays», ajoute la même source. Suite à ce sanglant attentat, l'armée a bouclé la zone ciblée.