Il est spécifique à la JS Kabylie l'art de limoger les entraîneurs l'un derrière l'autre. Le club phare de la Kabylie est en passe de battre tous les records en la matière. Cette fois-ci, c'est l'ex-international Moussa Saïb, installé depuis moins de deux mois à la tête du staff technique des Jaune et Vert, qui vient d'en faire les frais. La direction du club kabyle a décidé de mettre fin à la mission de Saïb jeudi dernier, à la suite d'un désaccord sur sa «manière de travailler, mais aussi, en raison des résultats négatifs qui se succèdent depuis son arrivée», il y a moins de deux mois. C'est du moins ce qu'a déclaré hier le président de la JSK, Mohand Cherif Hannachi, lors d'un point de presse animé au siège du club, sis au stade 1er Novembre de Tizi Ouzou. Le premier responsable des Canaris est revenu longuement sur les raisons qui ont poussé la direction du club à se séparer de son entraîneur, sans pour autant omettre de parler de la pression du public kabyle, qui paraît-il, était pour beaucoup dans cette décision. «Lorsque le public est mécontent des résultats, c'est dire que les choses vont mal, et il fallait prendre les décisions qui s'imposaient», dira Hannachi. Et de s'attaquer à Saïb, lui reprochant ses «retards d'arrivée aux séances d'entraînements, le manque de résultats positifs, et le faible rythme de travail». Tout a commencé par la séance du 29 août dernier, où l'entraîneur en chef qui se trouvait alors en France ne s'est pas présenté. Puis vient cette reprise de jeudi dernier à 18h. «Il est arrivé avec 40 minutes de retard, et c'est là que la direction s'est réunie et a décidé de mettre fin à sa mission. Quatre défaites en deux mois. Un volume horaire de travail qui ne dépasse pas 1 heure depuis sa prise de fonctions, il est clair que les résultats ne viendront jamais», a déclaré le boss des Canaris. La piste Patrice Neveu Rien n'est encore clair au sujet du remplaçant de Saïb Moussa. Tout porte à croire que le club va entamer la saison sans coach. D'ailleurs, le temps presse et la direction du club n'aura même pas l'occasion d'étudier attentivement toutes les offres. Cependant, une piste étrangère demeure à l'étude. «Il s'agit du technicien français Patrice Neveu», tranche Hannachi, expliquant que la direction est en train d'étudier la possibilité de s'offrir les services de cet entraîneur. Sinon, ajoute-t-il, «la JSK aura son entraîneur au plus tard d'ici une semaine». Ex-entraîneur de la RD Congo et de la sélection de Guinée, le technicien français est connu pour ses qualités. Il a à son compte le mérite de placer la Guinée à la 22e place mondial du classement Fifa, alors qu'elle était à la 92e place durant son passage de 2004 à 2007. Par ailleurs, le conférencier n'a pas manqué l'occasion pour revenir sur une affaire qui a fait couler beaucoup d'encre ces derniers jours. Il s'agit du match qui mettra aux prises la JSK au MCA, le 6 septembre. La LFP a avancé le match du début du championnat qui aura lieu quatre jours après, soit le 10, en raison de la participation des deux clubs dans des compétitions africaines. «C'est anormal qu'un match est avancé avant l'ouverture officielle d'un championnat, cela ne se passe qu'en Algérie», dira d'emblée Hannachi. Ce dernier ne mâchera pas ses mots contre la LFP en déclarant qu'«il est malheureux de constater qu'une ligue professionnelle continue de travailler avec les mêmes erreurs du passé. Une ouverture de championnat ne peut être avancée que par un match de supercoupe, comme c'est la tradition dans tous les pays, contrairement à ce qui se passe chez nous». Malgré cela, poursuit le président de la JSK, «nous jouerons comme prévu le 6 septembre, et nous gagnerons ce match». A une question sur la gestion des affaires du club et la période qu'il a jusqu'à présent passée à la tête du club phare de la Kabylie, Hannachi répondra comme d'habitude : «Si un homme capable de prendre les destinées du club se présente, je quitterai la JSK le lendemain !» D'autres points ont été soulevés par le premier responsable de la JSK. S'agissant des travaux du nouveau stade de 50 000 places, un représentant de l'entreprise ETRHB Haddad, présent à la conférence, a rassuré que «le projet sera livré dans les délais comme prévu. D'ailleurs, la cadence des travaux a été même doublée durant le mois de Ramadhan, en travaillant 24/24». Pour ce qui est du projet du centre de formation du club, une rencontre devra avoir lieu ce lundi entre Hannachi et le wali de Tizi Ouzou, afin de délivrer enfin le document des services des domaines qui désignera le lieu de son implantation. Le boss des Canaris a appelé les responsables de la Fédération algérienne de football à «assumer leurs responsabilités» en octroyant la prime de la Coupe d'Algérie à la JSK. «Mis à part l'argent offert par le président de la République, la FAF n'a pas tenu ses engagements envers le club. Nous demandons à cet effet ce qui nous revient de droit.» Ainsi, à la veille du début du championnat, la JSK se retrouve sans entraîneur, ce qui pourra compromettre les résultats du club appelé à disputer cette année les premiers rôles. Chose qui demeure difficile lorsqu'on sait que des concurrents de la trempe de l'USMA, du MCA ou encore de l'ASO, de l'ESS et du CRB, ont bien préparé leur saison.