C'est demain que va entamer le conseil national économique et social (CNES) son travail de proximité en préparation des assises nationales sur le développement local. Mohamed Seghir Babès, président du CNES a présenté hier les grandes lignes de ce travail qui se veut " un espace de communication , d'écoute et de recueil des préoccupations des citoyens en vu de les incorporés dans le programme national des réformes" a affirmé M. Babès lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger. M. Babès a affirmé que ce travail émane "de la conscience profonde du président de la République de la gravité des problèmes que rencontrent les citoyens et de la nécessité de réhabiliter l'écoute comme moyen important dans le recueillement de leurs préoccupations" a-t-il souligné. Il avoue que les systèmes gouvernementaux actuels sont " myopes " et restent incapables de résoudre les problèmes posés. Selon lui, la tenue des assises nationales sur le développement locale va amener " le gouvernement à être comptable de la mise en œuvre des décisions et programmes qui découleront des recommandations. C'est valable aussi pour les responsables locaux qui sont appelés à prendre en charge de façon plus efficace les doléances de leurs citoyens chacun à son niveau". M. Babès estime que " notre pays n'est pas tenu de passer par un séisme pour mettre en place une politique de prise en charge de sa population et les démarches annoncées visent justement à éviter le recours à la violence pour arracher des droits ". Le plan de travail peaufiné durant trois mois par les experts du Cnes a permis " d'identifier les moyens, les méthodes, les instruments, les outils, les approches " qui permettront la réussite de ces rencontres. L'atelier de travail clôturant les préparatifs, tenu durant le mois de ramadan, a permis de prendre contact avec tous les départements ministériels et différentes administrations locales pour faciliter la mission de ces membres. Mohamed Seghir Babès a affirmé que " tous les moyens ont été mobilisés pour mener à terme cette mission ". Ainsi, la première étape de ce travail se traduira par la tenue de rencontres régionales dans plusieurs wilayas. L'opération sera entamée à l'extrême sud du pays dans les wilayas de Tindouf, Tamanrasset, Ilizi, Béchar, Adrar et El Oued avant de passer au sud, les régions des hauts plateaux et le nord du pays. Trois jours de rencontres de concertation seront organisés à Alger pour approfondir le débat "vu les spécificités et les propres problèmes de la capitale du pays " souligne M. Babès. Au cours de ces sorties, les experts du Cnes vont rencontrer trois compartiments : les citoyens et les jeunes (compartiment les plus important " selon le président du Cnes, les élus locaux et les responsables au niveau de wilaya pour récolter les informations sur les problèmes du vécu des habitants. Parallèlement à ce travail, le Cnes compte mener des enquêtes anonymes " pour récolter des informations qui ne peuvent pas être dites par des citoyens lors de ces rencontres pour diverses raisons ". Une fois achevés, le Cnes organisera six rencontres régionales avant la tenue des assises nationales qui devraient intervenir à partir du 20 décembre prochain. "Les propositions et les recommandations de ces assises vont être transmises au président de la République " a souligné Mohamed Séghir Babès, qui affirme qu'il a "décider d'accomplir cette mission et assumera sa responsabilité dans l'ouverture de ce débat franc et direct qui va insérer une nouvelle dynamique dans la société ". Le président du Cnes n'écarte pas des changements des lois notamment celles sur la commune et la wilaya. "Ce n'est pas du coran. Si les recommandations de ces assises exigent des changements, on va le faire " a-t-il indiqué.