Quand on ouvre les portes d'un stade à tout va le jour d'un match, on prend le risque d'être confronté au problème de la violence. La direction du stade Bologhine l'a appris à ses dépens samedi soir à l'occasion du match amical USMA-NAHD, un match qui n'a pu aller à son terme arrêté qu'il fut par l'arbitre à la 63' à la suite d'échauffourées entre spectateurs qui ont débuté dans les tribunes avant de déborder sur le terrain de jeu. Apparemment cette direction du stade a manqué de flair mais surtout d'expérience dans le domaine et a vite été dépassée par les évènements car quand on accueille un match amical, il faut savoir prendre ses précautions sur le plan sécuritaire d'autant qu'il était certain que ce match allait attirer la grande foule. Et ce samedi-là le stade Bologhine a affiché complet comme pour un choc du championnat ou de Coupe d'Algérie. Que s'est-il passé ? Comme on l'a dit, cette confrontation a attiré la grande foule dont une très forte concentration de supporters usmistes qui ont envahi les trois quarts des tribunes ouvertes au public (l'accès à la seconde tribune, toujours en travaux, était fermé). Les fans du NAHD étaient là eux aussi, en petit nombre, sur un côté de la tribune virage, au-dessus du vestiaire attribué à leur équipe. Quelques minutes avant le début du match, il y eut un léger mouvement de panique dans les gradins occupés par les supporters des Rouge et Noir au niveau de la première tribune qui fait suite à celle du virage. «Ce sont des supporters du Mouloudia qui ont réussi à sa faufiler jusqu'à cet endroit et sont venus taquiner ceux de l'USMA», nous a dit un fan du club algérois. Ces «intrus» ont dû être vite évacués puisque l'incident ne dura pas plus de deux minutes. Le match a débuté et s'est joué le plus normalement du monde sans aucune anicroche et dans un très bon fair-play ce qui aurait dû contribuer à ne pas envenimer les choses entre supporters des deux camps. Au bout d'un quart d'heure de jeu en seconde période, le même mouvement de panique observé avant le début du match s'est répété au même endroit. Mais cette fois-ci il paraissait plus sérieux puisque des spectateurs n'ont pas hésité à fuir vers la tribune officielle après avoir escaladé la grille de séparation. Puis les choses sont allées très vite à savoir que la panique s'est propagée telle une vague vers le virage jusqu'à l'endroit où étaient assis les supporters du NAHD. A ce moment-là, ces derniers n'avaient plus de solution pour éviter tout grabuge que celle de fuir vers la seconde tribune fermée au public ou carrément sauter vers le terrain. Quelques-uns d'entre eux ont été blessés dans cette escapade de survie. «Il y a des intrus qui sont allés défier les supporters de l'USMA», nous a dit un des jeunes qui était assis à l'endroit où avait pris naissance l'émeute. Ces supporters n'ont fait que répondre à la provocation mais je ne sais pas comment cela s'est propagé jusqu'au site où étaient assis les supporters du NAHD. Certains des agresseurs n'ont pas hésité à sauter eux aussi vers le terrain pour poursuivre ceux qui étaient en fuite devant un service d'ordre qui était dépassé. «Il n'y avait que six policiers dans tout le stade», nous a dit un dirigeant du NAHD. Du côté de l'USMA, Abdallah Cherchar, administrateur de l'équipe nous a assuré que tout avait été prévu pour l'aspect sécuritaire. «La DGSN a reçu un courrier de notre part lui indiquant que nous organisions un match amical ce soir et qu'il fallait déléguer des brigades pour assurer la sécurité», nous a-t-il indiqué. Toujours est-il que face au danger que présentait cette nuée de spectateurs sur le terrain, l'arbitre a invité tous les acteurs du match à regagner leurs vestiaires. «Il n'était plus possible de continuer», nous a dit le président du NAHD, Mahfoud Ould Zmirli. Ce qui compte c'est la sécurité des personnes, celle des joueurs bien sûr et celle de tout leur entourage. Le mieux que l'on pouvait faire c'était de stopper de manière définitive les débats. «Même son de cloche chez l'entraîneur de l'USM Alger, Hervé Renard, pour qui «quand la violence déborde sur le terrain, il n'est plus question de songer ou de parler football. L'essentiel est d'assurer la sécurité des acteurs donc d'arrêter le match avant tout». D'autres forces de police ont afflué par la suite vers le stade Bologhine et ont contribué à ramener le calme mais on se souviendra pendant longtemps de ces incidents qui ont marqué ce qui n'était pourtant qu'un match amical.