«Exprimez-vous en toute liberté.» C'est par cette phrase que Mohamed Séghir Babès, président du Conseil économique et social (Cnes), a entamé son allocution d'ouverture des travaux de la première rencontre de concertation nationale sur le développement local. Cette manifestation, tenue hier à Tindouf, a vu la participation de plusieurs représentants des citoyens, des responsables de l'administration, des élus locaux et des notables, en plus du mouvement associatif. Le président du Cnes a ainsi exhorté tous les participants à faire valoir la liberté de ton au cours de leurs interventions portant sur leurs préoccupations d'ordre socio-économique. C'est l'une des conditions sine qua non, a-t-il argué, à même d'assurer une meilleure prise en charge de ces préoccupations en question. Il enchaînera en mettant l'accent sur l'objectif recherché de cette concertation qu'il décrie comme étant «un exercice d'écoute, le premier du genre, destiné à transmettre aux pouvoirs publics avec fidélité les attentes de la population en matière de l'amélioration de leurs conditions de vie». Le choix de Tindouf en tant que wilaya qui accueille le lancement de la concertation nationale sur le développement local vise, quant à lui, à mieux valoriser «le caractère sensible et stratégique de cette région frontalière situé au sud-ouest du pays et qui a joué un rôle crucial pour la protection de la sécurité et la souveraineté nationales», a encore souligné le président du Cnes. Mohamed Seghir Babès semble en outre s'engager dans une course contre la montre. Preuve en est, à peine les travaux de la rencontre de Tindouf étaient lancés que les premiers objectifs étaient déjà fixés. Ainsi, pour ce qui est de la journée d'hier, il était question, a-t-il précisé, «de confronter l'efficacité des outils d'intervention publique en matière de développement local avec les attentes de la population et la réalité des faits». Le même intervenant rappellera au passage que les conclusions de cette rencontre, et de celles qui se tiendront dans les autres régions, seront transmises aux rencontres régionales au nombre de six qui, elles aussi, aboutiront à des recommandations soumises aux assises nationales qui se tiendront avant fin 2011. La crédibilité, une priorité Babès, qui a été chargé par le président de la République d'animer la concertation sur le développement local, a aussi relevé que cette manifestation devraient être aussi crédibles afin qu'elles soient adoptées et mises en application par le gouvernement». La même manifestation qui se décrie en outre, à l'image d'une réflexion allant de la base au sommet, obéit à l'idée de mettre en adéquation les attentes des populations et les mécanismes d'intervention financière et technique des pouvoirs publics au niveau local. Il est donc question d'une amélioration du cadre de vie local des populations en matière d'accession au logement, à l'emploi plus particulièrement pour la frange de la jeunesse ainsi que d'assurer une dynamique progressiste dans les créneaux d'activités les plus en vue, entre autres celui de la santé, de l'éduction, la formation et l'agriculture. Il semble donc loisible d'espérer à travers cette dynamique un meilleur désenclavement de plusieurs régions du pays relevant du grand sud et des Hauts plateaux. Il est à rappeler qu'en direction de ces régions, d'importants projets de développement tous azimuts ont été initiés sur instruction du président Bouteflika. Le plus en vue parmi ces projets est celui du transfert hydrique. Il s'agit d'un ouvrage gigantesque s'étalant sur une longueur de 750 kmqui assure actuellement l'alimentation en eau potable (AEP) de près de 100.000 habitants de la ville de Tamanrasset en plus de plusieurs autres milliers d'habitants dans les localités environnantes avec une dotation journalière de 265 litres par personne. Citant également le projet route transsaharienne, dont le dernier tronçon algérien reliant Tamanrasset à In-Guezzam sur 420 km a été inauguré en avril dernier, ont une portée internationale. Ce projet permettra ainsi le désenclavement de la zone frontalière et hissera la capitale de l'Ahaggar au statut de capitale régionale.