A l'instar des autres syndicats du secteur, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui remet en cause les assurances du ministère de l'Education quant à la rentrée scolaire, menace de débrayer à partir du mois d'octobre. Dans une conférence de presse animée hier à Alger, le désormais secrétaire général du CLA, Achour Idir, a affirmé que ce débrayage dont la date n'a pas été encore arrêtée se fera dans le cadre de l'intersyndicale. «Nous sommes ouverts à toutes propositions d'action avec les autres syndicats autour des revendications communes, notamment la révision du statut particulier, la revalorisation des salaires et le dossier de la retraite», a-t-il précisé. Dans le même contexte, le conférencier précisera que le CLA participera au rassemblement qui aura lieu le jour de la tripartite pour dénoncer la marginalisation des syndicats de la Fonction publique et l'opacité dans laquelle se fait le code du travail». Battant en brèche les déclarations «rassurantes» du ministère, le responsable du CLA affirme que «le tapage» du ministre, notamment à propos du livre scolaire ou des infrastructures nouvelles, n'est que leurre. Selon lui, plus de 30% d'élèves demeurent sans livres scolaires à la veille de la rentrée. «A ce jour, la majorité des établissements n'ont pas reçu les livres alors que l'année scolaire vient de démarrer», a-t-il relevé, tout en affirmant d'autre part que 80% des nouvelles infrastructures annoncées «ne sont pas réceptionnées et ne le seront jamais». Le conférencier s'est également étalé sur le problème des surcharges des classes et des programmes avant d'apporter le soutien du CLA aux adjoints de l'éducation dont les revendications sont légitimes. Il faut décentraliser la gestion des œuvres sociales, réitérant ses revendications «toujours non satisfaites», à savoir la revalorisation des salaires par la réévaluation du point indiciaire, la révision du statut particulier et une retraite à 100% après 25 ans de service, le CLA a opté dans le dossier des œuvres sociales pour «la décentralisation de la gestion au niveau des établissements scolaires par un comité élu des travailleurs», mode qui permettra, selon Achour Idir, «à la logique de solidarité entre travailleurs de fonctionner réellement et efficacement». Il proposera le cas échéant l'octroi d'un 13e mois pour chaque travailleur. Dans le même sillage, le CLA remet en cause la crédibilité de la commission ministère-UGTA pour décider du passif des œuvres sociales, rôle qui est dévolu normalement à l'Inspection générale des finances (IGF) ou à la cour des comptes». Evoquant enfin la situation administrative du CLA, Achour Idir a expliqué avoir déposé un dossier au niveau du ministère du Travail le 15 juin dernier avant de recevoir une réponse 29 jours plus tard lui notifiant une non-conformité des statuts du CLA avec la loi 90-14. «Une aberration», a-t-il considéré avant d'indiquer que le CLA qui «dénonce ce blocage qui remet en cause les libertés syndicales», saisira les instances compétentes, à savoir l'APN, le Conseil de la nation et le ministère de l'Education pour une éventuelle intervention pour le déblocage de la situation. «Ou alors, nous saisirons les instances internationales», avertira le conférencier en guise de conclusion.