Les efforts diplomatiques se sont encore intensifiés hier à New York, où sont arrivés plusieurs chefs d'Etat, dans l'espoir d'éviter une confrontation sur la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU. Les Palestiniens sont déterminés à soumettre leur demande vendredi à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU. Le président palestinien Mahmoud Abbas devait rencontrer, hier, deux membres permanents du Conseil de sécurité, le président français Nicolas Sarkozy et William Hague, le chef de la diplomatie britannique. Barack Obama, le président des Etats-Unis arrivé lundi soir à New York, va enchaîner les entretiens bilatéraux. Washington est, au côté d'Israël, le principal opposant à la démarche des Palestiniens, affirmant qu'un Etat palestinien ne peut naître que dans le cadre d'un accord de paix avec Israël. Ryad al-Maliki, le ministre palestinien des Affaires étrangères, a demandé hier aux Etats-Unis de réviser leur position pour se ranger avec «la majorité» des pays favorables à la demande d'adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU. L'administration Obama, justement, multiplie les efforts pour empêcher que cette majorité, qui serait certaine à l'Assemblée générale de l'ONU, ne se matérialise au Conseil de sécurité. Son espoir est que la demande des Palestiniens n'obtienne pas les neuf voix sur quinze nécessaires. Cela éviterait aux Etats-Unis l'embarras de devoir opposer leur veto, un an après le discours de Barack Obama affirmant vouloir voir un Etat palestinien entrer à l'ONU en 2011. Le gouvernement israélien a affirmé, hier, que les Palestiniens ne disposaient pas de cette majorité au Conseil de sécurité habilité à se prononcer sur la demande d'adhésion d'un Etat. L'Union européenne, elle, n'a pas divulgué sa position, afin d'exercer le maximum de pression pour une reprise des négociations, selon William Hague. Washington travaille aussi dans l'urgence avec les autres membres du Quartette pour le Proche-Orient (la Russie, l'Union européenne et l'ONU) pour trouver une alternative pouvant convaincre les Palestiniens et les Israéliens de retourner à la table des négociations, après quasiment un an d'interruption. Hillary Clinton, la chef de la diplomatie américaine, a creusé la question lundi soir avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Mais leurs efforts ne semblaient pas, hier, sur le point de déboucher sur une proposition concrète. «Ils n'ont pas évoqué une formulation particulière, ni examiné de texte», a rapporté un haut responsable américain, à l'issue d'un entretien, selon lui, plus «stratégique» que tactique. «Ils ont examiné les éléments qui seront nécessaires, de leur point de vue, non seulement dans le contexte de cette semaine à New York, mais pour s'occuper d'un conflit qui dure depuis des décennies», a ajouté cette source parlant sous couvert de l'anonymat.