Objectif n Abbas s'attend à une «situation très difficile» après la demande d'adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU et a appelé Israël à reconnaître cet Etat. S'adressant aux journalistes dans l'avion qui le transportait à New York, le président palestinien a déclaré que le peuple palestinien et sa direction s'attendent à une «situation très difficile» après la demande d'adhésion d'un Etat palestinien qu'il compte présenter le 23 septembre prochain. Mahmoud Abbas a aussi appelé Israël à «reconnaître un Etat palestinien» et à ne pas «laisser passer l'occasion de faire la paix». Le président palestinien a l'intention de présenter, vendredi prochain, la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour qu'elle soit soumise au Conseil de sécurité. «Nous allons au Conseil de sécurité», a-t-il promis vendredi dernier devant la direction palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie. «Après mon discours devant l'Assemblée générale, je présenterai la demande d'adhésion au secrétaire général, afin qu'il la transmette au président du Conseil de sécurité», a précisé le président palestinien. Israël a rejeté cette annonce, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, arguant dans un bref communiqué que «la paix ne s'obtiendra pas par une démarche unilatérale à l'ONU». Netanyahu doit prendre la parole à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, le même jour que le président palestinien. D'intenses contacts diplomatiques sont déployés pour éviter une confrontation à l'ONU sur la démarche palestinienne. Des responsables du Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, ONU, Russie, Union européenne) se sont réunis à New York, mais aucun communiqué n'a été publié à l'issue de la rencontre. Tony Blair, l'envoyé spécial du Quartette, a assuré dimanche dernier que des efforts qui devraient se poursuivre jusqu'à la dernière minute étaient en cours pour dissuader les Palestiniens de soumettre leur demande au Conseil de sécurité. «Je pense qu'il y a un moyen d'éviter une confrontation», a déclaré Blair, mais «le seul moyen finalement de parvenir à un Etat palestinien est de passer par des négociations», a-t-il plaidé sur la chaîne américaine ABC. Tony Blair a indiqué que le Quartette allait «chercher, au cours des prochains jours, à trouver un moyen de réunir les éléments qui permettraient de reconnaître les revendications et les aspirations légitimes des Palestiniens à un Etat», tout en renouvelant la nécessité de négociations directes entre les deux parties. Le processus de paix est gelé depuis un an, les Palestiniens exigeant des paramètres «clairs» de négociations et l'arrêt de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, ce qu'Israël refuse. Les Etats-Unis redoublent d'efforts pour convaincre les autres membres du Conseil de sécurité de s'opposer à la démarche palestinienne, ou au moins de s'abstenir. La résolution échouerait si elle ne réunissait pas au moins neuf voix. Washington n'aurait alors pas besoin d'opposer un veto très embarrassant pour leur image dans le monde arabe, qui plus est en plein «printemps arabe». Pourtant, il y a un an, devant les Etats membres de l'ONU, le président Obama avait affiché sa volonté de voir arriver en 2011 un Etat palestinien à l'ONU. R. I. / Agences