Le colloque organisé par le journal El Watan qui se tient depuis deux jours à la salle Cosmos à Alger n'a pas drainé les grandes foules, surtout parmi les jeunes, et pas davantage d'étudiants en histoire ou en sciences politiques, malgré l'importance des invités et du thème. «Le printemps arabe entre révolution et contre-révolution», tel est le thème abordé dans la matinée d'hier, dans le cadre du deuxième jour du colloque international organisé par notre confrère El Watan. Un colloque réservé au printemps arabe, dont la clôture des travaux, qui se déroulent à la salle Cosmos de Riadh El Feth, est prévue aujourd'hui. Lors de son intervention pendant ce colloque co-organisé avec l'université Paris VIII, qui a porté sur la révolte au Bahreïn, Amy Austin Holmes, professeur assistant à l'université américaine du Caire, a expliqué que ce pays «est un allié majeur des Etats-Unis. Chaque pays dans le monde arabe s'est soulevé à sa façon, mais le Bahreïn est unique vu que la présence militaire américaine dans le Golfe est la plus durable dans ce pays à laquelle le peuple (religieux et indépendants) s'oppose». Pour sa part, Salam Kawakibi, politologue à l'ARI, dira : «Ce qui se passe actuellement sous forme d'ingérence occidentale en Afrique du Nord est purement arbitraire… l'Otan est en train d'essayer d'envahir de nouveau cette contrée et ce n'est pas légitime». Lors du débat qui s'en est suivi, l'historien algérien Mohamed Harbi a noté qu'il faut bien distinguer entre «national est nationaliste (…) afin de faire la différence entre les forces nationales qui libèrent les pays au profit de minorités nationalistes». Pendant la séance de l'après-midi, les débats ont été ouverts sur le thème : «Vers des transitions démocratiques ou des démocraties sans autocrates ?», où se sont succédé à la parole Khadidja Mohcen de l'université Paris VIII, Youssef Belal, chercheur au Middle-East Institute à l'université de Columbia et Hugh Roberts professeur à Tufts university. Pour la journée de ce dimanche, deux thèmes sont au programme : «La rente pourra-t-elle acheter la dissidence ?» dans la matinée, et «Les révoltes arabes : une menace ou une aubaine pour l'Empire ?», dans l'après-midi. Les étudiants étaient absents Par ailleurs, il y a lieu de signaler que notre confrère El Watan qui a fait venir une armada de chercheurs de tous les horizons n'a pas pour autant réussi à attirer un autre public que les enseignants universitaires et quelques militants de partis, tandis que l'absence des jeunes a été singulière puisque dans une salle à moitié vide, il n'y avait que des moins jeunes. «L'absence d'étudiants et des jeunes a été frappante», a souligné un observateur étranger.