Les travaux de la 6e assemblée générale du CMA ont été entamés hier après-midi à l'île de Djerba, au sud de la Tunisie, à l'hôtel El Kantara. La rencontre s'est caractérisée par la participation de délégations de l'ensemble des pays berbérophones d'Afrique du Nord. Les délégations sont venues de l'oasis de Siwa d'Egypte, de Libye, avec une forte participation d'associations culturelles de Tunisie, d'Algérie, du Maroc, des îles Canaries d'Espagne et des représentants de la diaspora amazighe d'Europe et des pays des Touaregs : le Mali, le Niger et la Mauritanie. La journée d'hier a été consacrée à l'intervention de quelques participants et représentants des délégations. Aujourd'hui, d'autres sujets et aspects, comme l'élection des autres membres du congrès et du conseil fédéral du congrès, seront abordés. La rencontre pourrait, d'ailleurs, être prolongée d'une journée, c'est-à-dire, jusqu'à lundi prochain, nous a indiqué un organisateur. Lors de son allocution d'ouverture des travaux, le président du CMA, Belkacem Lounès, est longuement revenu sur l'historique et les acquis de l'organisation depuis sa création. Il a qualifié ce 6e congrès d'historique, vu le contexte et la conjoncture politique régionale qui caractérisent ces derniers mois les pays d'Afrique du Nord, avec le vent démocratique qui souffle sur les pays de Tamazgha. «La 6e Assemblée du CMA est historique. Notre organisation est appelée à relever le défi des peuples d'Afrique du Nord et de les rétablir dans leurs droits bafoués depuis des siècles», a déclaré le président de CMA, sous les ovations de plus de 200 congressistes et autres invités. La rencontre a été aussi l'occasion pour des retrouvailles entre les militants de la cause amazigh de tous les pays d'Afrique du Nord, le tout dans une ambiance de fraternité et de convivialité. Des intervenants ont plaidé pour l'union des Imazighen et des peuples du Maghreb. «L'état actuel de l'Afrique du Nord est une aberration dans sa division. La population de Tamazgha est pourtant homogène sur le plan linguistique, historique et religieux. Le monde se rassemble en espaces économiques viables un peu partout dans le monde, sauf en Afrique du Nord. Ce congrès confirme cette tendance par une expression à l'unisson des Imazighen, un fort sentiment vers une unification de Tamazgha et ce, par la présence inédite d'une masse intellectuelle jamais vue», nous déclare un séminariste et militant marocain, Bouzirèn Ali. Le moment fort du congrès a été l'intervention de la représentante libyenne, Mounira Maghribi, qui a mis en exergue le rôle de l'association libyenne, présidée par Abdenacer Sadaoui, pour le soutien aux habitants berbérophones de l'est du pays durant la révolution. Les participants ont aussi qualifié la reconnaissance de la langue tamazight comme langue officielle au Maroc, important acquis et pas de géant. Enfin, l'élection d'un autre président à la tête du CMA n'a pas été abordée hier. Il est fort probable que le président Lounès Belkacem soit reconduit pour un autre mandat. De notre envoyé spécial en Tunisie