La traditionnelle manifestation que les militants du Rassemblement action-jeunesse (RAJ) ont l'habitude d'organiser à Alger pour commémorer les douloureux événements du 5 octobre 1988, a été cette fois empêchée par les forces de l'ordre. Habituellement et à l'occasion de la célébration du même anniversaire, les militants de cette organisation proches du Front des forces socialistes avaient coutume de procéder au dépôt d'une gerbe de fleurs au niveau de la Place des martyrs à la mémoire des victimes d'octobre 1988. Pour cette fois, l'association RAJ a voulu organiser un rassemblement au niveau du square Port Saïd, à Alger-centre. Cette action a été empêchée par les forces de l'ordre qui, selon des sources concordantes, citant les responsables du RAJ et des cadres du FFS, ont procédé à des arrestations ciblées, bien avant la tenue de la manifestation. Celle-ci n'a donc pas eu lieu et de nombreux militants du RAJ ont été interpellés. La célébration des événements d'octobre 1988 intervient, pour cette année, dans un contexte de réformes politiques initiées par le président de la République. Des réformes devant consacrer des libertés notamment en matière d'exercice de l'action politique à travers le pays. En attendant une telle consécration, il convient de rappeler que toute manifestation publique à Alger est toujours frappé du sceaux de l'interdit, et ce, depuis la marche du 14 juin 2001 initiée par les animateurs du mouvement citoyen de Kabylie. Une telle interdiction n'est pas du goût de certains partis politiques qui l'ont dénoncée à maintes reprises.