Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), regrette que les réformes politiques engagées par les hautes autorités ne soient pas entamées par une révision de la Constitution. Mme Hanoune a précisé, hier, sur les ondes de la Radio algérienne internationale que son parti a été le premier à demander au président Bouteflika de procéder à de profondes réformes politiques qui soient «de nature à transformer la manière de gouvernance des Algériens». Elle en veut pour preuve, le mémorandum réclamant de profondes réformes politiques, signé par plus d'un million de citoyens et remis en 2009 par son parti au chef de l'Etat. L'invitée de la radio a rappelé, également, les positions inchangées de son parti portant sur l'organisation des législatives anticipées en raison de la composante actuelle du Parlement issue d'une «élection douteuse». Elle a souligné, également, que son parti demeure ce fervent défenseur d'une Assemblée constituante qu'elle souhaiterait voir intégrée dans la prochaine Constitution annoncée pour l'année 2012. La Constitution étant «la mère des lois», Mme Hanoune a souligné le risque de contradictions entre les lois à amender dans le cadre des réformes actuelles et la prochaine révision de la loi suprême devant intervenir au lendemain des législatives de 2012. Sur un autre volet, la première dame du PT a soutenu que le système des quotas réservés aux femmes lors des prochaines échéances électorales n'est pas «la bonne solution» pour encourager une implication de la femme dans l'exercice de la politique. Mme Hanoune perçoit, en effet, ce système de quota comme «réducteur» pour les femmes candidates aux élections. Elle a aussi plaidé pour la levée de toutes les contraintes dressées devant la promotion de la femme dans le domaine de la politique, en préconisant la nécessité d'une «décision politique». A une question sur l'ouverture de l'audiovisuel au privé, elle a mis l'accent sur l'obligation de mettre en place une série de critères précis ainsi que sur le respect rigoureux de la déontologie du métier. Au sujet de la surveillance des élections, la porte-parole du PT fera savoir que la présence de magistrats au sien des commissions communales chargées de cette mission est «une bonne chose» mais cela demeure, «insuffisant», vu que ces mêmes commissions n'incluent pas en leur sein des représentants de partis politiques. Mme Hanoune informe, par ailleurs, que son parti se prépare à la tenue d'une conférence internationale traitant du thème de l'ingérence étrangère. Cette manifestation a pour objectif, a-t-elle dit, «la constitution d'un front international regroupant des représentants des pays du Maghreb et du Sahel, notamment, pour faire barrage à toute tentative d'ingérence de l'extérieur».