Photo : S. Zoheïr Par Amirouche Yazid Le Parti des travailleurs souhaite que les consultations menées par la commission Bensalah soient sanctionnées par des «décisions audacieuses de nature à ouvrir des perspectives politiques pour la nation». C'est le vœu exprimé, hier, par la porte-parole du parti, Mme Louisa Hanoune. Dans sa communication à l'occasion de la journée parlementaire organisée par son parti, sous le thème «Quelle réforme politique qui institue la démocratie en Algérie», Mme Hanoune n'a pas caché ses appréhensions quant à l'issue du processus de réforme en cours. «Bien que les différentes propositions aient bénéficié d'une large couverture médiatique, qui est une phase de la dynamique politique, il reste cependant que toute réforme politique doit être appropriée par le peuple. Elle ne peut pas être l'affaire d'une élite choisie», soutient Louisa Hanoune qui ajoute qu'«une réforme politique a besoin d'une large ouverture politique». Une seconde appréhension a été formulée par la porte-parole du PT. Celle-ci a trait au personnel et aux institutions désignées pour mener le cycle des «réformes». «Des institutions qui ont appliqué des politiques impopulaires ne peuvent pas diriger de véritables réformes. Que ce soit pour les questions économiques, sociales ou politiques. Un tel exercice exige de ces institutions une rupture avec elles-mêmes», déclare Louisa Hanoune. Raison pour laquelle la députée du Parti des travailleurs réitère sa traditionnelle revendication : des élections législatives anticipées, accompagnées par l'ouverture du champ politique. Regrettant l'inertie qui a atteint les institutions, la responsable du PT a exhorté les dirigeants du pays à «anticiper les événements et à tirer les enseignements de ce qui se passe dans des pays voisins». Louisa Hanoune a tenu, par ailleurs, à expliquer pourquoi le thème de cette journée parlementaire a été «la réforme politique» et pas «le changement». Pour elle, il s'agit plus de réforme dans le sens où «l'Algérie ne va pas commencer sa marche maintenant». Louisa Hanoune trouve ainsi «énigmatique» le concept de «changement de système». Elle a conclu son intervention en soulignant que «la réforme ne doit pas consacrer la continuité du régime en procédant à des aménagements et d'insignifiantes retouches. La réforme doit, en revanche, instituer un transfert dans le fond et la forme pour démocratiser le système de pouvoir». Invité à livrer sa vision de la situation du pays, Boudjemaâ Ghechir, président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADH), a défendu l'idée selon laquelle «seule une assemblée constituante est habilitée à mener des réformes institutionnelles». Me Ghechir ne voit pas l'utilité de revoir une loi quand «un télégramme annule ladite loi». Pour Mohand Arezki Ferrad, chercheur, ancien député du FFS (1997-2002), «le changement est inéluctable». Et ce changement, pour M. Ferrad, «ne peut se faire sans une assemblée constituante». Le Parti des travailleurs a annoncé, à l'occasion, qu'il organisera demain, à partir de 10 heures, un rassemblement à la salle Atlas à Alger.