Le Syndicat national des retraités de l'éducation, affilié à la Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr), devait organiser hier matin une assemblée générale au siège central de sa tutelle, l'UGTA. Mais à la dernière minute, malgré la promesse faite, aucune salle n'était disponible pour abriter la réunion. Les syndicalistes ont alors improvisé un rassemblement sur le perron de la maison du peuple. L'indignation était à son comble : après les autorités, c'est au tour de la centrale syndicale d'observer le silence sur les revendications de cette frange des retraités. Faute d'interlocuteur, que ce soit de la part de l'organisation patronnée par Sidi Saïd ou du département de Benbouzid, les invités à la rencontre ont jeté leur dévolu sur un groupe de journalistes qui ont d'ailleurs fini par être indisposés d'entendre des dizaines d'histoires individuelles mais qui se rejoignent toutes en amont : depuis 2005, les retraités de se secteur, occupant avec leurs familles des logements de fonction ou d'astreinte, vivent sous la menace d'expulsion. Cette année-là, à la fin de l'année scolaire, ils ont reçu des mises en demeure de la part du ministère de tutelle les sommant de vider les appartements qu'ils occupaient en location, parfois depuis plus de trente ans, au sein des établissements scolaires ou à l'extérieur, dans un délai d'un mois. Au lieu d'obtempérer, un groupe de retraités de la capitale, conduit par Ghaleb Ghouri, a décidé, dès le 12 juillet 2005, de lancer un syndicat. Comme la plupart de ces anciens enseignants n'ont pas un toit de substitution, il était indispensable de sensibiliser les autorités sur leur cas. Ces convocations de la justice qui inquiètent A partir de là, ceux qui occupent les logements d'astreinte refusent de quitter les lieux, exigent une cession à leur profit de ces appartements ou qu'on leur donne des logements de remplacement. Ils ont suffisamment investi dans l'entretien des appartements pour s'opposer à cette mesure qui tend à faire d'eux des sans-domicile fixe. Le ministère n'a jamais donné suite à ces propositions. En parallèle, les concernés continuent d'être harcelés par des convocations de la justice et des tracas quotidiens qu'on leur pose dans les écoles, les CEM et les lycées où ils logent. Tentant de réagir, les retraités, réunis au siège de l'UGTA en assemblée générale le 23 janvier 2006, adressent un appel à M. Benbouzid : «Les participants à l'assemblée générale ont exprimé leur inquiétude, se disant ne pas être tranquilles du fait qu'aucune réponse ne parvienne de la part de la tutelle, surtout depuis qu'il n'y a plus de contact et que les portes se soient fermées. Cela est considéré de la part de l'ensemble des retraités de l'éducation comme étant une humiliation et une atteinte à la dignité de l'enseignant", note-t-on dans la motion. Aucune réaction. A partir de là, le syndicat, soutenu par la Fntr, s'emploie à des intervalles plus au moins régulières de s'élever contre le silence du ministère de l'Education sur leur problème qui revient au devant de la scène à chaque rentrée scolaire. Les convocations émanant de la justice inquiètent toujours. Seulement, au lieu de les soutenir, l'UGTA n'a pas trouvé mieux que de ne pas dégager une salle pour permettre la tenue d'une de leurs rencontres. Ghaleb Ghouri, le secrétaire général du syndicat se dit toujours déterminé à lutter pour le règlement «équitable» de ce problème qui s'aggrave au fil du temps. Si au départ les retraités occupaient les logements avec leurs petites familles, maintenant elles sont plusieurs familles à s'abriter sous le même toit.