Le coordinateur général du «mouvement national de redressement et d'authenticité» au sein du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Salah Goudjil, a affirmé jeudi le soutien de son parti aux réformes profondes initiées par le président de la République en vue de l'ancrage de la pratique démocratique. Intervenant lors d'une «conférence nationale» du mouvement, M. Goudjil a précisé que le peuple algérien fondait «de grands espoirs» sur cette initiative dont la mise en œuvre «est à même de consacrer la pratique démocratique à la faveur de l'Etat de droit tout en garantissant la promotion des droits et libertés individuelles et collectives». La priorité doit être accordée à la révision de la Constitution qui représente «la loi fondamentale de référence» et ce en vue «d'éviter la promulgation de textes conjoncturels», a-t-il soutenu. Des propositions sur les réformes politiques du système législatif ont été présentées à cette occasion. Le mouvement estime que le préambule de la Constitution «doit mettre en avant les constantes et références de la nation en vue d'ancrer la pratique démocratique et d'encourager l'esprit de citoyenneté». Concernant les principes généraux, le mouvement souligne l'impérative séparation des pouvoirs et la nécessité de consolider et de promouvoir les libertés individuelles et collectives. Le peuple «demeure la source du pouvoir», a-t-il ajouté. Il a également été fait référence à la consécration du principe d'alternance et la définition des prérogatives des différents pouvoirs en vue de déterminer les responsabilités et de renforcer davantage les outils de contrôle. Concernant les propositions relatives au pouvoir exécutif, le mouvement plaide pour un mandat présidentiel de quatre ans reconductible une seule fois. Il propose également que le président de la République prononce une fois par an un discours devant le Parlement et que les fonctions de président de la République et de chef du Gouvernement soient séparées l'une de l'autre à travers la définition de leurs missions. Le Mouvement met en avant la nécessité de définir et de constitutionnaliser la fonction de président de la République en l'érigeant en «une institution à part entière». Pour le mouvement national de redressement et d'authenticité, les membres du gouvernement doivent être responsables devant le président de la République et devant le parlement. La responsabilité du chef du gouvernement doit également être avérée devant le parlement qui doit l'auditionner chaque semaine sur les questions de l'heure. Dans ce contexte, le mouvement préconise que les membres du gouvernement soient désignés par la majorité élue au parlement. Il souligne également la nécessité de définir clairement les prérogatives du président de la République et celles du chef du gouvernement concernant les nominations aux fonctions supérieures tout en faisant obligation au pouvoir exécutif de promulguer les textes réglementaires dans les délais fixés. Concernant les propositions liées au pouvoir législatif, le mouvement plaide pour le maintien du Conseil de la nation qui doit être en mesure d'exercer pleinement ses prérogatives de légiférer et son droit de présenter des propositions, d'amender et d'examiner le dépôt des projets de loi au même titre que l'Assemblée populaire nationale (APN). Toutefois, le mouvement préconise la révision de la composante du Conseil de la nation en incluant des représentants des différentes catégories de la société et de son mécanisme de vote. Tous les projets de textes doivent être soumis pour avis préalable au Conseil de la nation, ajoute le mouvement. Quant au pouvoir judiciaire, les propositions ont été axées sur la révision de la composante du Conseil supérieur de magistrature afin d'en «consolider l'indépendance» et de consacrer la majorité aux magistrats élus. Le mouvement propose de mandater le premier président de la Cour suprême pour assurer la vice-présidence du Conseil supérieur de magistrature et permettre à ce denier de suivre la carrière professionnelle de tous les magistrats et d'examiner les doléances. Les propositions concernant le Conseil constitutionnel ont été axées sur son impérative indépendance, le renforcement de ses attributions, la révision de sa composante et l'élargissement des prérogatives de sa saisine au Chef du gouvernement et à certains députés et représentants actifs de la société civile. Les propositions ont également concerné la consolidation de la prérogative du Conseil pour ce qui est d'annoncer l'incapacité du président de la République de poursuivre l'accomplissement de ses missions pour cause d'invalidité ou de maladie et ce suite à un vote à la majorité de ses membres. S'agissant des institutions consultatives, le mouvement national de redressement et d'authenticité préconise la création d'une instance nationale «indépendante et permanente» dont les membres seront désignés par le président de la République parmi les personnalités ayant des compétences reconnues dans les domaines judicaire et politique. Cette instance présentera ses rapports au président de la République et au parlement. Quant à la loi électorale, le mouvement estime nécessaire de combiner les deux systèmes de liste et uninominal en vue de concilier la liberté du peuple de choisir ses représentants et son droit à l'appartenance à un parti et au choix des programmes qui lui conviennent. Le mouvement met l'accent sur l'importance du pouvoir judiciaire dans le processus électoral précisant que le rôle de l'Administration doit se limiter uniquement à l'aspect logistique. Concernant la loi sur les partis, le mouvement appelle à une définition claire du rôle des partis et de leurs modes de financement, de gestion et de contrôle soulignant l'impératif d'empêcher la création de partis par des personnes impliquées dans la Tragédie nationale. S'agissant de la loi sur les associations, le mouvement appelle à une définition du rôle de ces associations et de leurs modes de financement. Il souligne également la nécessité d'enjoindre à ces associations de se conformer à l'autofinancement et de mettre fin au monopole syndical. Les propositions relatives à la loi sur l'Information soulignent la nécessité d'adopter un code d'éthique et d'élaborer les statuts du journaliste outre l'ouverture au privé du champ audiovisuel et la réhabilitation du Haut Conseil à l'Information. Par ailleurs, le mouvement appelle à accorder à l'Assemblée populaire de wilaya le droit du retrait de confiance de son président par la majorité des deux tiers ainsi que le droit de soumettre au ministre de l'Intérieur une motion sur le bilan du wali. Quant à la représentativité de la femme aux assemblées élues, le mouvement national de redressement et d'authenticité préconise l'adoption de listes locales et nationales en fonction du taux fixé par la loi.