«Il est choquant que le FLN en vienne à proclamer que les Algériens ne sont pas suffisamment conscients pour accéder à l'âge démocratique», a répondu le coordinateur du mouvement du redressement du FLN, Salah Goudjil, en réagissant aux propos tenus par le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, il y a une semaine, sur les ondes de la Radio nationale. L'actuel secrétaire général du FLN avait déclaré que «l'évolution du système politique algérien vers un régime parlementaire exigerait une culture démocratique du peule algérien !». Il s'est interrogé aussi si «l'électeur algérien votait pour un programme ou pour des personnes selon des considérations tribales ou régionales». Des propos jugés insultants à l'égard des Algériens. «Un blasphème», selon Salah Goudjil, chef de file des redresseurs du FLN. Dans une déclaration rendue publique hier, M. Goudjil a sévèrement corrigé Belkhadem. Il a indiqué que «la déclaration de l'actuel SG du FLN appelle de nombreuses remarques dictées autant par la morale que par la raison. Soulignons que cette notion d'incapacité politique du peuple algérien nous renvoie au leitmotiv de la politique coloniale qui a toujours défendu l'idée selon laquelle les Algériens, appelés d'ailleurs indigènes, étaient des citoyens de seconde zone. Pour mémoire, le régime colonial avait institué deux collèges électoraux (…)». Très en colère, l'ancien maquisard des Aurès a estimé qu'il est «choquant que le FLN, le parti qui a conduit le pays à l‘Indépendance nationale, en vienne aujourd'hui à proclamer que le peuple algérien n'est pas suffisamment conscient pour accéder à l'âge de la démocratie». Les propos de l'actuel secrétaire général du FLN ne sont pas pour étonner ceux qui observent «le cheminement insidieux de Abdelaziz Belkhadem à la tête du FLN», a commenté le coordinateur du mouvement de redressement et de l'authenticité du FLN. Et de s'interroger «comment un dirigeant, qui n'était pas convaincu de la nécessité du fonctionnement démocratique des instances du parti, fait élire les bureaux des mouhafadate dans la clandestinité et pourrait accepter le fonctionnement démocratique du pays tout entier ?». A l'évidence, Abdelaziz Belkhadem qui a «ouvert la voie au sein du FLN aux détenteurs de fortune et autres responsables cooptés par effraction, veut-il scier l'arbre sur lequel le FLN repose, à savoir les valeurs de justice et d'égalité auxquelles le peuple algérien s'est toujours identifié», a tonné Salah Goudjil.