Téhéran a demandé jeudi à Riyad de ne pas tomber dans le piège des accusations américaines, affirmant que cette affaire ne profite qu'aux Etats-Unis et à Israël. Ce scénario pathétique est tellement maladroit que même les médias et les cercles politiques américains et leurs alliés le regardent avec doute, a estimé Ali Ahani, vice-ministre des Affaires étrangères pour l'Europe et l'Amérique. Riyad ne doit pas tomber dans le piège des Américains car toute perturbation dans les relations des pays de la région ne profitera qu'aux Etats-Unis et au régime sioniste. L'Iran a rejeté en bloc les accusations américaines, criant à une manipulation destinée à diviser les pays musulmans, à protéger le régime israélien et à accroître la pression sur la République islamique d'Iran. Le président des Etats-Unis, Barack Obama a assuré jeudi de son côté que les faits de «la tentative d'attentat présumée de l'Iran contre l'ambassadeur saoudien à Washington étaient incontestables», exhortant Téhéran à rendre des comptes. L'un des auteurs de cette tentative, Manssor Arbabsiar, âgé de 56 ans et vivant aux Etats-Unis, a été incarcéré. Le second homme, Gholam Shakuri, membre de l'unité Qods (forces spéciales des Gardiens de la Révolution), se trouverait en Iran. Il est accusé de soutien matériel aux talibans et à d'autres organisations terroristes. Les Etats-Unis ont détaillé comment une taupe américaine aurait déjoué l'attentat. Cet informateur se serait fait passer pour un membre d'un cartel de la drogue mexicain. L'un des deux suspects l'aurait rencontré, et lui aurait proposé d'organiser l'attentat pour couvrir ses traces, moyennant 1,5 million de dollars. L'informateur aurait ainsi reçu 100 000 dollars sur un compte en banque américain au titre d'un acompte. De son côté, l'Arabie saoudite a annoncé qu'elle allait «poursuivre ses contacts et sa coordination avec les autorités américaines concernant cet indigne complot et ceux qui en sont à l'origine» sans pour autant nommer l'Iran directement.