Depuis un certain temps, il ne se passe pratiquement pas un jour sans que des joueurs de l'équipe nationale n'encensent leur coach Vahid Halilhodzic. Cette manière de passer de la pommade au Bosnien serait à la rigueur acceptée, si elle n'était pas accompagnée par une liste de défauts que ces mêmes joueurs n'hésitent pas à dévoiler sur les anciens entraîneurs de cette sélection que sont Rabah Saâdane et Abdelhak Benchikha. Des fois ils n'ont même pas besoin de citer des défauts mais par comparaison, il est facile de comprendre que les deux coaches en question n'avaient presque aucune compétence en comparaison avec l'actuel entraîneur de l'équipe nationale. Quand un joueur vous balance : «Avec Halilhodzic, on a retrouvé un certain goût pour le jeu», on a vite compris que Saâdane et Benchikha étaient de piètres entraîneurs par rapport au Bosnien. Ces joueurs qui osent ainsi afficher leurs préférences se seraient-ils soudainement transformés en super vedettes pour se permettre de telles réflexions ? Ce que nous savons, nous, c'est que si l'équipe nationale est arrivée au niveau qui est le sien, ils en sont les premiers responsables. Certes on peut en vouloir à l'entraîneur de n'avoir pas opté pour un schéma tactique adéquat, mais sur le terrain, ce sont tout de même eux les acteurs. Ce sont eux qui ont pris la raclée face aux Marocains. Ce sont eux qui ont cédé face aux modestes centrafricains lors du match aller de la qualification à la CAN 2012. Alors de grâce, messieurs, de la retenue dans vos propos. Le Saâdane que vous trouvez inférieur à Halilhodzic vous a quand même mené à la Coupe du monde et à la CAN 2010. Ce Saâdane- là vous avait pris en 2007 au sortir d'une humiliante élimination de la CAN 2008 après un échec gros comme ça au stade du 5-Juillet devant 90 000 spectateurs face à la Guinée et vous a permis de vous faire un nom par la suite jusqu'à voir vos comptes en banque exploser. Et puis comment Halilhodzic peut-il être jugé après deux matches seulement à la tête de l'EN, deux matches où cette équipe a obtenu un nul en Tanzanie grâce surtout au brio du gardien Mbolhi, puis un succès face à de très modestes centrafricains ? De toutes les manières, il ne sert à rien à dire du bien du Bosnien, ce n'est pas cela qui permettra aux «encenseurs» d'obtenir une sélection en équipe nationale. C'est le talent qui parlera et ce genre de paramètre n'est hélas pas très courant dans les rangs de nos «meilleurs» joueurs.