L'ONG de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a officiellement appelé le gouvernement provisoire tunisien à abandonner les charges pesant contre la chaîne Nessma TV depuis la diffusion du film d'animation de l'Iranienne Marjane Satrapi Persepolis. On y voit notamment apparaître Dieu, sous les traits d'un vieil homme barbu. Or, certains groupes musulmans considèrent que toute représentation divine est formellement interdite. Pressé par un collectif d'une centaine d'avocats accusant la chaîne «d'avoir porté atteinte aux valeurs du sacré», le procureur de Tunis a ouvert une enquête préliminaire. Le directeur de Nessma TV a, quant à lui, été contraint de présenter ses excuses. «Je suis désolé pour tous les gens qui ont été dérangés par cette séquence qui me heurte moi-même. Je considère qu'avoir diffusé cette séquence est une faute. Nous n'avons jamais eu l'intention de porter atteinte aux valeurs du sacré», a expliqué Nabil Karoui. Il a par ailleurs expliqué à l'ONG avoir fait l'objet de menaces sur les réseaux sociaux. Dénonçant une atteinte aux droits fondamentaux et une incompatibilité avec la liberté d'expression – pourtant reconnue par la Tunisie – Human Rights Watch demande notamment l'abolition de la loi pénalisant toute «diffamation» de la religion.