La situation que vit la laiterie de Draâ Ben Khedda se dirige droit vers un pourrissement et vers des lendemains incertains. En effet, rien ne semble venir dénouer la grave crise que vit cette laiterie. Les 360 travailleurs entament leur deuxième semaine de grève et rien n'indique une évolution notable dans les jours à venir. Les travailleurs qui revendiquent en premier lieu la renationalisation de cette importante unité qui pourvoit toute la wilaya de Tizi Ouzou en lait, suscitent de plus en plus un vaste élan de solidarité et de soutien de la part notamment certains partis politiques. En effet, après le parti des travailleurs qui a apporté son soutien aux travailleurs grévistes par la voix de sa secrétaire générale Louisa Hanoun qui a même organisé un meeting à Draâ Ben Khedda samedi dernier, c'est au tour du parti d'Aït Ahmed de lui emboiter le pas. Le tableau que dresse le Front des forces socialistes (FFS), par le biais de sa fédération de Tizi ouzou, est plus qu'accablant. Dans une déclaration rendue publique avant-hier, le parti d'Aït Ahmed est plus que tranchant. En effet, il cite que «outre la baisse des bénéfices durant les trois années qui ont suivi la privatisation de l'usine» il y a lieu de relever «la non réalisation du programme d'investissement de 335 millions de dinars sur 48 mois» en plus de «l'acquisition d'un matériel vétuste». Les griefs ne s'arrêtent pas là puisqu'on cite également avec une touche de reproches et de dénonciation «le non remplacement des employés mis en retraite» et les travailleurs qui reprochent également à leur premier responsable sa «mauvaise gestion». Le FFS va encore plus loin et montre du doigt les responsables de cette unité qui produit quelque 320 000 litres/jour et dénonce plusieurs irrégularités. La liste des griefs «graves» est longue. Le FFS parle de «modification du dosage du lait et du camembert», de «sortie frauduleuse du lait collecté et subventionné par l'Etat», de la «non-conformité aux normes du stock de poudre de lait», d'«intimidations, insultes et mutations» et sanctions abusives à l'encontre des employés». Le parti d'Aït Ahmed se demande aussi pourquoi avoir privatisé une telle unité qui a «toujours dégagé des bénéfices variant entre 30 à 40 milliards de centimes».