Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a souhaité mercredi à Paris qu'une "attention particulière" soit portée aux jeunes des pays arabes dans l'enseignement du français. Ouvrant les Etats généraux de la promotion du français dans le monde, M. Juppé a indiqué que les efforts devaient concerner notamment les pays francophones."Nous devons porter une attention toute particulière aux pays du monde arabe engagés dans un mouvement de transition vers la démocratie et où les jeunes sont les premiers acteurs du changement", a-t-il déclaré. "Nous devons aller davantage au contact de cette composante essentielle de la société civile qu'est la jeunesse, qui a particulièrement besoin du français pour réussir socialement mais aussi professionnellement", a-t-il ajouté. A cet égard, le ministre a souhaité la mise en place par l'Institut français d'un programme spécial associant formation au français et enseignement professionnel, "voire enseignement sur la construction de l'Etat de droit et de la démocratie". Le ministre s'est prononcé aussi pour la mise en place, y compris dans les pays arabes non francophones, de bourses destinées à des jeunes qui n'ont pas les moyens d'étudier au lycée français. "C'est en terre francophone, en Tunisie, qu'est né ce formidable élan vers la modernité qu'est le printemps arabe. Dans la rue, sur les blogs, dans les médias, c'est aussi en français que la jeunesse arabe écrit ses aspirations", a encore dit Alain Juppé. La défense du français "n'est pas un combat d'arrière-garde, c'est un combat pour l'avenir", a-t-il soutenu. "Il ne s'agit pas d'opposer de façon idéologique le français à telle ou telle autre langue, de faire de la francophonie une forteresse assiégée par le monde anglo-saxon et ses valeurs mondialisées. Nous nous battons pour le multilinguisme". Selon lui, le français doit être également défendu dans les institutions européennes, dans les pays non francophones, le monde des affaires et l'internet. "En Europe, le français ne se porte pas bien", a-t-il relevé. "Dans les institutions européennes multilatérales, où notre langue est une des rares langues de travail universellement reconnues, il faut assurer la relève des traducteurs et poursuivre les programmes de formation en français des fonctionnaires". Plus de 60.000 fonctionnaires européens en ont bénéficié depuis 2007.