Il existe un partenariat économique «à consolider» entre l'Algérie et la France, a indiqué le chef de la diplomatie française, M. Juppé en ajoutant que les deux pays désirent «renforcer» par la même occasion leur coopération politique. C'est au cours d'une conférence de presse animée à la résidence El –Mithak, conjointement par le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et son homologue français, Alain Juppé, que celui-ci a estimé que les relations algéro-françaises passent par une période «particulière» et que «les choses s'amélioraient entre les deux pays». Alain Juppé s'est entretenu «longuement» avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia et a qualifié «d'excellente» et «approfondie» la réunion de travail tenue, mercredi, avec son homologue, algérien M. Medelci. Pour le chef de la diplomatie française, les relations se sont améliorées entre Alger et Paris «grâce aux relations très étroites qui existent entre les deux chefs d'Etat» et au travail accompli jusqu'ici». Ce qui l'amène à évoquer, dans ce sens, la dernière visite effectuée, fin mai dernier, par le vice-président du Sénat français à Alger, Jean-Pierre Raffarin, accompagné d'une importante délégation d'hommes d'affaires et d'opérateurs français. A ce propos, M. Juppé a qualifié de «grande réussite» la tenue du premier forum de partenariat algéro- francais, à Alger, en fin mai. Ce qui renseigne, on ne peut mieux, sur la préoccupation majeure de Paris à consolider sa place, bousculée par ses rivaux les Etats Unis, le Royaume Unis, l'Allemagne et la Chine pour ne citer que ceux-là. Vient s'ajouter la portée de l'approche politique adoptée par Alger depuis plus de dix ans en misant sur la diversification des partenaires étrangers dans ses relations économiques. Il est à noter que la visite de M. Juppé intervient après quelques semaines de la visite de la délégation d'hommes d'affaires américains et ce, à moins d'une semaine de la rencontre d'affaires sur l'Algérie, prévue à Londres, ce mardi, à la Chambre des Lords en présence de plus de 80 délégués et hommes d'affaires et de grandes entreprises à l'initiative du Conseil d'affaires algéro-britannique (UK-ABC). Par ailleurs, le chef de la diplomatie française s'est refusé d'assimiler l'amélioration et le réchauffement actuel des relations entre les deux pays à «un forcing français en Algérie» et d'indiquer qu'il s'agit de «relations mutuellement avantageuses». Pour Alain Juppé, «la présence des entreprises françaises en Algérie était mutuellement bénéfique» en indiquant que l'Algérie a réalisé ces dernières années une croissance économique «tout à fait positive et même brillante». Réfutant toute idée faisant état de dossiers qui fâchent entre Alger et Paris, M. Juppé a déclaré «qu'il n'y a pas de dossiers qui fâchent» et de préciser que c'est «le dialogue» qui est privilégié entre les responsables des deux pays. Ceci après avoir évoqué le dossier des essais nucléaires français dans le Sahara algérien, à propos duquel, il a indiqué qu'un groupe de travail est en charge de dresser «un constat sur la contamination nucléaire». Reconnaissant que les deux pays «n'ont pas toujours les mêmes positions» sur les questions posées entre ces derniers, le chef de la diplomatie française a indiqué que le dialogue est privilégié entre Paris et Alger, mais pas la mauvaise humeur». A propos des archives de la période coloniale, M. Juppé a évoqué «l'existence d'un groupe de travail bilatéral qui va mettre sur la table cette question litigieuse». S'agissant des questions liées à la mémoire commune entre les deux Etats, notamment les problèmes ayant une relation avec la colonisation, M. Juppé a répondu par un rappel de l'appréciation du président français Nicolas Sarkozy sur la colonisation : «Elle avait un caractère injuste et on ne s'engage pas sur la voie de la repentance». «La situation est claire de part et d'autre et nous sommes des hommes tournés vers l'avenir», selon Alain Juppé. En marge de la conférence de presse sur le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, il a évoqué lors de son entretien avec le Premier ministre, M. Ouyahia, que les deux parties «ont exprimé leur volonté commune de faire en sorte que les extrémistes des deux côtés ne ravivent pas inutilement les vieilles blessures».