Après avoir sévèrement critiqué le parti du Front de libération nationale (FLN) pour ses pressions «terribles» sur la commission juridique de l'assemblée populaire nationale (APN), Louisa Hanoune, SG du parti des travailleurs, s'est attaquée, hier, à l'alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) en relevant «d'énormes contradictions» constatées au cours de l'examen des avant-projets de loi sur les réformes politiques. La SG du parti a indiqué que certains ministres approuvent les décisions du président de la République lors des conseils des ministres alors que les députés de ces partis agissent dans sens contraire. Mme Hanoune a évoqué l'exemple du ministre de la justice Tayeb Belaiz qui a défendu le quota de 30% des femmes dans les assemblées élues malgré les tentatives menées par des élus ayant «des esprits rétrogrades et un caractère misogyne», argumentant sa position par le fait que c'est le chef de l'Etat qui a pris cette décision de promouvoir la femme dans la pratique politique. Ça n'a pas été le cas de Dahou Ould Kablia, ministre de l'intérieur, qui a cédé à la réduction de la durée de la démission des ministres à 45 jours avant la tenue de l'élection et qui ne s'est pas opposé à la suppression de l'article sur le nomadisme politique. «L'alliance présidentielle existe-t-elle ou non ? Ces partis soutiennent-ils le chef de l'Etat ou non ? Ce sont des contradictions majeures qui font tomber les masques longuement portés par ces partis et renseignent sur le fait que le débat mené par cette alliance n'est pas un débat d'idées mais celui d'intérêts retreints de groupes minoritaires», a-t-il affirmé lors de la déclaration prononcée à l'ouverture des travaux de la session ordinaire du bureau politique de son parti, tenus à Alger. En soulignant que l'APN constitue «un obstacle majeur devant les aspirations populaires et la volonté affichée pour asseoir une démocratie et des institutions fortes, Mme Hanoune a interpellé le président de la République pour lever ces contradictions. «Le chef de l'Etat initiateur de ces réformes doit intervenir pour mettre fin à ces contradictions afin de garantir la tenue de scrutins transparents, l'égalité sociale, la levée des obstacles devant les femmes pour la concrétisation de la volonté populaire», a-t-elle souligné. Mme Hanoune ne va pas baisser les bras et compte instaurer la règle de l'égalité dans les prochaines élections législatives et communales. Elle a appelé les acteurs du mouvement associatif féminin à «se réveiller du long sommeil pour mobiliser les femmes, débattre du projet de la représentativité féminine et leur expliquer ce qui se passent à l'APN», notant que «pour arracher ses droits, la femme ne peut plus compter sur l'APN, institution résultant de la fraude, la corruption politique et l'abstention massive». Elle estime que le statu quo imposé par certaines forces politiques «constitue un danger pour la république». Par ailleurs, Louisa Hanoune a annoncé l'organisation de la conférence internationale d'urgence contre les guerres d'occupation, l'ingérence dans les affaires internes des pays, en défense de l'intégrité et de la souveraineté des nations». Cette rencontre aura lieu les 3, 4 et 5 décembre prochain à Alger en présence d'experts des pays du Maghreb qui donneront des lectures et analyses sur la situation qui prévaut dans le monde arabe.