Le FLN, à sa tête Abdelaziz Belkhadem, appuie et réclame avec insistance un troisième mandat pour le premier magistrat du pays. Ce sera notre cheval de bataille et la révision de la Constitution sera notre priorité », a indiqué le secrétaire général (SG) du « vieux front » à l'adresse des élus de sa formation réunis hier à l'hémicycle Zighoud Youcef. A l'exception de trois députés, en l'occurrence Bounakraf, Abada et Chihoub, l'ensemble des élus FLN ont pris part à cette rencontre décidée un jour avant l'organisation de la séance de vote en plénière du projet de loi de finances 2008 et animée une heure avant le début de cette opération. Hier, dans les coulisses de l'Assemblée, le débat a tourné beaucoup plus autour des orientations données par M. Belkhadem à ses députés, le point d'ordre de Louisa Hanoune, le froid caractérisant les relations entre le FLN et le MSP, et le boycott du RCD, que sur la loi de finances. Le report à trois reprises du vote de la loi de finances 2008 a fini par décourager une grande partie des députés, notamment ceux du FLN, de fréquenter l'APN ! D'où donc l'appel du SG à une réunion extraordinaire au siège du groupe parlementaire du FLN. La présence du secrétaire général était le seul moyen susceptible d'amener les députés FLN à être présents à l'hémicycle et à approuver le projet du gouvernement. Sans les députés du FLN, les résultats du vote risquaient de prendre une autre tournure. Selon certaines indiscrétions, la réunion à laquelle a appelé M. Belkhadem répondait, entre autres, à deux soucis : investir le terrain pour faire barrage aux contestataires et aussi pour clamer un troisième mandat pour Bouteflika. La priorité du FLN aujourd'hui, selon M. Belkhadem, est la révision de la Constitution. Une révision permettant justement la concrétisation du rêve du FLN, dont M. Bouteflika est le président d'honneur. Le FLN, plus précisément M. Belkhadem, est en mauvaise posture, murmure-t-on dans les coulisses de l'Assemblée. « Le SG du FLN veut plaire au président de la République. Ce dernier ne semble pas satisfait de la gestion de son chef du gouvernement. Un constat démontré par la contestation sur le terrain qui prend de l'ampleur », dira un député qui rappellera que le conseil national du FLN se réunira le mois prochain afin d'évaluer les actions du parti et les résultats des deux scrutins : les législatives et les locales, et c'est à ce moment que le sort de M. Belkhadem sera tranché. Sur un autre registre, M. Belkhadem a insisté auprès de ses éléments pour qu'ils approuvent uniquement les amendements retenus par la commission et pour qu'ils rejettent par-là même ceux proposés en plénière par les députés des différentes formations. « Le SG nous a demandé, pour des raisons politiques, de rejeter en bloc l'article portant sur l'importation des véhicules de moins de trois ans. Il nous a été aussi demandé de faire l'impasse sur l'article relatif aux recasements des sinistrés du séisme de Chlef pour des raisons aussi d'ordre politique », fera remarquer un député du vieux parti. Le SG du parti majoritaire à l'APN a également exigé de ses militants de mener une campagne sereine... Sur un autre chapitre, le Parti des travailleurs, qui s'est abstenu lors du vote, a émis un point d'ordre pour rappeler en pleine séance que parmi les 60 amendements déposés par sa formation, 14 n'ont pas été retenus par la commission qui n'a donné aucune explication, d'autant plus que les amendements répondaient aux critères dans le fond et la forme. Par ailleurs, nombre d'observateurs confirment la consommation du divorce entre le FLN et le MSP. L'alliance entre les deux partis est apparemment vouée à l'échec. Hier, les députés du MSP ont fait cavalier seul, contrairement au couple FLN-RND. Le parti de Bouguerra Soltani a tourné le dos au FLN à maintes reprises en procédant au rejet des amendements cautionnés pourtant par le vieil ami de l'alliance présidentielle.