La secrétaire générale du PT s'interroge sur ce qu'attend le gouvernement pour effacer les dettes des communes. Le marchandage des voix commence. La campagne pour la «ouhdha talitha» fait perdre la tête à certains représentants de partis politiques. «Il y a des élus du FLN et du RND qui font pression sur nos élus les incitant à mener une campagne pour la ouhdha thalitha», a révélé, irritée, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune. Sans hésitation aucune, elle déclare ouvertement: «Des élus du FLN et du RND veulent acheter des élus du PT en leur promettant des projets et des avantages.» S'exprimant, lors de la présentation du rapport final de la réunion nationale de la commission des élus, tenue hier et avant-hier à la Mutuelle de Zéralda, la porte-parole du PT n'a pas mâché ses mots pour dénoncer ces pressions. «Je ne permets à personne de nous demander de faire un quelconque choix», a-t-elle martelé d'une voix grave en rappelant que «le parti a son propre programme et ses objectifs». En langage populaire, elle citera: «Notre tête et leur tête ne sont pas dans la même chéchia.» Très explicite, elle précisera que les militants des partis sont libres de mener campagne pour telle ou telle personne sur le terrain mais pas dans les assemblées. Inciter des responsables locaux à faire le même choix, cela serait, dit Mme Hanoune, «très grave». Et de renchérir: «C'est de la corruption, c'est de la fraude». A la question de savoir ce que compte faire le parti pour protéger ses élus, Mme Hanoune répond: «Oui, nous allons saisir le ministre de l'Intérieur sur ces pratiques.» Selon elle, ces pressions ont été relevées dans plus d'une dizaine de communes. Déterminée, elle promet d'aller jusqu'au bout pour dénoncer ce comportement qui est contre le principe du multipartisme et la transparence. Alors qu'il ne reste plus que trois mois pour le lancement de la campagne électorale, les manoeuvres «malhonnêtes» commencent, d'ores et déjà sur le terrain. Les trois partis de l'Alliance présidentielle se lancent à la chasse des voix des autres formations. Faisant l'évaluation d'une année de gestion des collectivités locales, la porte-parole du PT a relevé plusieurs lacunes: «La dette des communes déficitaires n'a pas été effacée jusqu'à présent», a-t-elle indiqué en précisant que 75% des collectivités locales sont déficitaires. Alors que la décision a été prise dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2008, les dettes continuent de peser sur les communes. Qu'attend le gouvernement pour effacer ce fardeau? s'interroge-t-elle en affirmant que les indemnités des députés, votés après la loi complémentaire, ont été appliquées au courant du même mois avec un effet rétroactif. Sur ce point, la responsable du PT n'a pas omis de soulever la question des salaires des élus. «Les salaires des élus locaux sont une honte par rapport à ceux des députés sachant que les élus locaux sont plus exposés au danger», a-t-elle souligné. Et de renchérir: «Un élu qui touche un salaire de 20.000 dinars et qui est appelé à gérer un budget en milliards ne peut pas échapper à la tentation.» En plus du salaire, s'ajoute la question du statut de l'élu qui tarde à venir. Se référant à des témoignages de ses élus, Mme Hanoune constate que l'élu subit des pressions de partout et même des chef de daïra. «Il faut que l'élu bénéficie de l'immunité tout comme le député pour qu'il puisse exercer ses prérogatives», a-t-elle indiqué. Revenant sur les départs enregistrés dans ses rangs, Mme Hanoune a affirmé: «Le FLN a pris des cadavres politiques.» Elle a indiqué avoir évoqué cette question lors d'une réunion avec le patron du FLN. «Le secrétaire général du FLN était d'accord sur le principe de lutter contre le tourisme politique au sein de l'assemblée», a-t-elle expliqué. Le projet portant sur le retrait de mandat en cas de désengagement, poursuit-elle, est au niveau du gouvernement.