L'Algérie va réaliser avec un partenaire qatari un complexe sidérurgique d'une capacité de production de 5 millions de tonnes d'acier par an, a indiqué hier le ministre de l'Industrie et de la promotion de l'Investissement, Mohamed Benmeradi. Un projet qui va selon lui réduire les importations importantes de produits sidérurgiques. S'exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale, M. Benmeradi, qui n'a pas donné plus de détails sur l'identité du partenaire qatari, a déclaré : «Nous avons identifié des partenaires avec lesquels nous avons signé un premier document d'entente». Les deux parties préparent actuellement, selon le ministre, une étude préliminaire qui va définir tous les aspects techniques du projet. «Les contours de cette société mixte sont déjà établis», a-t-il précisé. L'investissement sera engagé suivant les nouvelles règles de partenariat édictées par l'ordonnance sur l'investissement (51%-49%). L'usine, qui sera implantée dans la zone industrielle de Bellara (Jijel), va produire dans une première étape 2,5 millions de tonnes d'acier long, une production appelée à augmenter à 5 millions de tonnes dans une deuxième étape avec la production d'acier plat et des aciers spéciaux, a révélé le ministre, «car l'économie nationale en a besoin». La production servira notamment à développer l'industrie du rail, a-t-il précisé. «Cet investissement a été rendu nécessaire au regard des quantités importantes de produits sidérurgiques importés annuellement par l'Algérie», a souligné à ce propos le ministre. Chaque année, l'Algérie importe pour près de 10 milliards de dollars de produits sidérurgiques, soit près de 20% de sa facture d'importation globale, selon des chiffres cités par le ministre. Sa consommation annuelle avoisine quelque 5 millions de tonnes, «une demande en produits sidérurgiques que le complexe d'El Hadjar ne peut satisfaire, même avec sa production appelée à augmenter à 1,5 million de tonnes dans les prochains 18 mois, à la faveur de son nouveau plan d'investissement», a noté le ministre qui critiquera au passage le faible apport du secteur privé à l'industrie nationale. Il défendra le choix du gouvernement de restructurer le secteur public industriel et la politique du gouvernement en matière d'investissement.