Des dizaines de corps ont été découverts par des équipes de volontaires dans les ruines de la ville de Syrte, à l'est de Tripoli, ont rapporté samedi des médias. Sur le site d'une société de traitement des eaux située dans le quartier n°2, où les forces de l'ancien dirigeant s'étaient réfugiées avant leur déroute, les volontaires ont découvert 26 tombes sommaires, marquées par des parpaings qui ne mentionnent aucun nom. Au milieu des bâtiments de la société ravagés par les combats, les corps ont été enterrés très peu profondément dans le sable, près d'un grand réservoir d'eau, selon la même source. Pour Ibrahim Souleymane, un des volontaires ramassant les cadavres depuis une semaine à Syrte, il s'agit sans doute de combattants pro-Kadhafi, «enterrés à la hâte» par leurs frères d'armes après avoir été tués lors d'affrontements contre les forces du Conseil national de transition (CNT). Dans le centre de Syrte, au croisement de la rue de Dubaï et de la rue du 1er Septembre, des membres de l'association caritative libyenne Djebel Al-Akhtar ont affirmé à la presse que «plus de 50 corps» de civils se trouvaient sous un immeuble de plusieurs étages détruit par une frappe aérienne de l'Otan. «Il y a plus de 50 corps de civils sous les décombres, des femmes, des enfants. C'est horrible. On ne peut pas y accéder, il faudrait des bulldozers», a déclaré un membre de l'association, Mohammed Muftah, les larmes aux yeux. Des habitants du quartier se tenant à ses côtés ont confirmé l'information, et une forte odeur de cadavres pourris flottait sur les ruines. Selon Ayman Ibrahim, autre membre de Djebel Al-Akhtar, «l'immeuble s'est écroulé après une frappe de l'Otan». Un cratère de 7 mètres de diamètre rempli d'eau, coupant la rue de Dubaï voisine, attestait en tout cas d'une frappe de l'Otan sur la zone, aucune arme des pro-CNT ou des pro-Kadhafi n'étant en mesure de produire pareilles destructions.