Le ministère marocain des Affaires étrangères a annoncé, hier, la tenue d'une réunion extraordinaire des chefs de la diplomatie de la Ligue arabe, mercredi, à Rabat, au sujet de la suspension de la Syrie de l'organisation. La réunion se déroulera en marge du Forum de la coopération arabo-turque auquel les ministres des Affaires étrangères de la Ligue participent mercredi. La suspension de la Syrie de la Ligue arabe doit prendre effet mercredi. L'organisation tente d'amener Damas à respecter son plan de sortie de crise censé mettre fin à la répression des manifestations. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohamed Kamel Amr, a affirmé, dimanche, qu'il s'agissait d'éviter une intervention internationale en Syrie. Le ministre syrien des Affaires étrangères dénonce un «pas dangereux» de la Ligue arabe. Après la suspension de la Syrie par la Ligue arabe, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a déclaré que son pays «ne fléchira pas et sortira plus fort». La Syrie «paye le prix de ses positions fermes» mais elle «ne fléchira pas et sortira plus forte», a-t-il ajouté, assurant : «Les complots ourdis contre la Syrie échoueront.» Le ministre syrien a en outre exclu l'éventualité d'une intervention étrangère en Syrie. «La Syrie n'est pas la Libye. Le scénario libyen ne se répétera pas ; ce qui se passe en Syrie est différent de ce qui s'est passé en Libye, et le peuple syrien ne doit pas s'inquiéter», a-t-il estimé. «Vers la fin de la crise» La Syrie se dirige vers la fin de la crise qui la secoue depuis la mi-mars, a estimé hier le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, qui a également présenté les excuses de son pays pour les attaques menées contre les missions diplomatiques. «La crise en Syrie ne s'amplifie pas, au contraire, nous nous dirigeons vers la fin de la crise», a-t-il assuré au cours d'une conférence de presse. «La crise arrive à sa fin. Le programme des réformes est devenu clair, mais nous sommes en retard en ce qui concerne le dialogue (avec l'opposition) et nous essayons d'y remédier», a poursuivi le ministre. Le gouvernement syrien avait annoncé, début juillet, la tenue d'une conférence pour le dialogue national avec des membres de l'opposition, censé favoriser une solution à la crise en Syrie. Mais l'opposition syrienne a rejeté tout dialogue. Le chef de la diplomatie syrienne a également présenté les excuses de son pays après les attaques menées samedi soir par des manifestants syriens contre plusieurs représentations diplomatiques dans le pays. «Je m'excuse à ce sujet et j'exprime l'espoir que cela ne se répétera pas. Nous sommes responsables, conformément au Traité de Vienne, de la sécurité des ambassades et je présente mes excuses pour ce qui s'est passé», a-t-il déclaré. Samedi, la Ligue arabe a suspendu la participation de la Syrie à ses réunions et l'a menacée de sanctions. Cette décision a provoqué la colère du peuple syrien qui a manifesté dans tout le pays et certains, déçus par la «traîtrise» de cette Ligue, ont attaqué les ambassades saoudienne, qatarie et turque à Damas, ainsi que des missions diplomatiques turques et françaises à Lattaquié (nord-ouest) et Alep (nord). «Les mass médias sont les bienvenus» Une source responsable de la République arabe syrienne a indiqué, hier à l'agence Sana, que le gouvernement appelle à la tenue d'un sommet extraordinaire. «Sans s'engager dans une polémique sur la légalité et la juridicité de la décision du Conseil ministériel de la Ligue arabe, prise le 12 novembre 2011, ou sur la conformité de cette décision avec les objectifs et les principes de la charte de la Ligue, dont la Syrie était l'un des rédacteurs, le gouvernement syrien, qui avait accepté le 2 novembre 2011, le plan d'action arabe et qui continue à y trouver le cadre opportun pour traiter la crise syrienne, loin de toute ingérence étrangère, et ce en dépit des lacunes qu'il contenait et de l'absence des mécanismes convenus entre le gouvernement et le comité pour son exécution», a souligné cette source. «Et vu que les répercussions de la crise syrienne pourraient toucher la sécurité nationale et nuire dans le fond à l'action arabe commune, la direction syrienne propose la convocation d'urgence à un sommet arabe extraordinaire qui serait consacré à l'examen de la crise syrienne et ses effets négatifs sur la situation arabe et l'accueil favorable de la visite de la commission ministérielle arabe en Syrie avant le 16 courant, avec les observateurs, experts ou militaires des pays membres de la commission, dont elle juge la présence opportune, et des mass-médias arabes pour prendre connaissance des faits sur le terrain et pour superviser la mise en exécution de l'initiative arabe en collaboration avec le gouvernement et les autorités syriennes concernées. Le gouvernement syrien souhaite l'exécution rapide de ces suggestions.