Vingt-deux ans après la ratification de la convention internationale relative aux droits de l'enfant, l'Algérie peine encore à mettre en place les mécanismes de protection de l'enfance. C'est ce qui ressort de l'intervention de Abderrahmane Arar, président du Réseau algérien réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant (Nada) lors de la rencontre nationale sur la promotion des droits de l'enfant, organisée, hier, au camp international des Scouts musulmans algériens à Sidi Fredj. «En dépit des progrès constatés, il reste beaucoup à faire», a-t-il dit. Le dernier Comité des droits de l'enfant, datant de 2005, avait émis des réserves sur l'application, chez nous, de la convention portant sur les droits de cette frange de la société. «Si certaines réserves ont été levées, il y a d'autres questions qui restent posées», précise M. Arar. Il s'agit, selon lui, des mécanismes et des mesures de protection sociale et juridique de l'enfant qui devraient être mises en place. Outre l'adoption de nouvelles procédures pour promouvoir les droits de l'enfant, notamment ceux victimes de maltraitance, les nés hors mariage, les enfants de la rue, a-t-il encore précisé. Cet avis est partagé par Yousef Omar, représentant de l'Unicef, qui souligne qu'il «reste encore un long parcours à faire en la matière». Mais, ajoute-t-il, il faut reconnaître les efforts déployés par l'Algérie dans la protection et la promotion des droits de l'enfant, notamment dans le domaine de l'éducation. «98% d'enfants scolarisés, c'est énorme.» Mais les conditions ne sont pas les mêmes, observe M. Omar, mettant l'accent sur la nécessité de respecter ces droits d'une façon équitable pour tous les enfants. Le représentant de l'Unicef interpelle les autorités publiques pour assurer aux enfants leurs droits par des actes responsables. Les parents ont également leur part de responsabilité, a souligné Mme Aziza Amour, présidente de l'association Espoir enfants, qui défend les droits des enfants handicapés mentaux. Selon Mme Amour, beaucoup de parents ignorent les droits fondamentaux de leurs enfants. Ce qu'elle explique par le manque d'information. Alors qu'il faut organiser des compagnes de sensibilisation propose-t-elle, notamment dans les établissements scolaires afin d'informer nos enfants sur leurs droits. Par ailleurs, et pour marquer le 22e anniversaire de la ratification par l'Algérie de la Convention des droits de l'enfant, la parole a été donnée aux enfants venus de 15 willayas du pays, en les encourageant à prendre conscience de leurs droits et de les défendre. Cela était le but recherché par les différents ateliers et activités animées à cette occasion. Il est à noter qu'un rapport a été élaboré par le réseau Nada portant une série de recommandations dont la création des tribunaux spéciaux pour enfants, la consécration de nouvelles règles en matière de protection juridique de l'enfant, outre la création d'un organisme suprême de protection de l'enfant (un haut commissariat de l'enfant).