Depuis sa création en 2008 et jusqu'à aujourd'hui, le numéro vert (30 33) lancé par le réseau « Nada » (Réseau Algérien pour la défense des droits de l'enfant), a enregistré 7342 appels téléphoniques dénonçant les actes de violences contre des enfants. Selon M. Abderrahmane Arar, président du réseau Nada, le nombre d'appel traduit amplement la détresse et la mal vie de certains enfants. Ces appels ont permis de traiter 335 dossiers liés à l'enfance dont 5 cas relatifs aux problèmes de filiation, 11 dossiers de pension alimentaire, 13 pour droit de garde et 12 dossiers pour régulariser la situation des enfants dépourvus du nom du patronyme (nés sous x). Selon le même responsable, le numéro vert a également permis de prendre en charge 22 enfants victimes de viol et d'attouchements sexuels, 28 autres enfants abandonnés, 20 mères célibataires, 19 adolescents toxicomanes et 46 enfants de parents divorcés. « L'écoute, l'orientation, l'accompagnement, les solutions alternatives, la médiation et la solidarité représentent le meilleur traitement à la détresse chez l'enfant et sa famille », a précisé M. Arar. Et d'ajouter : « Des mécanismes de protection de l'enfant doivent être mis en œuvre étant donné que plusieurs enfants subissent des actes de violences», a précisé le représentant du réseau Nada . D'où l'importance du numéro vert qui a permis, selon le même responsable, de repérer les enfants victimes de violences et de maltraitances et les enfants en danger moral de plus en plus nombreux dans notre société. Ainsi, pour le président du Réseau NADA, il est impératif de tendre une oreille attentive à cette frange. Pour parer aux dangers qui menacent l'avenir de l'enfant algérien, il recommande la mise en place d'un mécanisme d'accompagnement et de gestion des situations difficiles et d'urgence, la mise en place d'un Réseau de professionnels au niveau des différentes institutions et associations, le renforcement des relations associations- pouvoirs publics. M. Arar a appelé également à la mise en place d'un réseau de familles d'accueil pour l'urgence ou dans le cadre de la Kafala en partenariat avec les Institutions (Justice, Action Sociale, Santé...). Le but étant, selon lui, de conjuguer tous les efforts entre partenaires pour le bien être de l'enfant. « Le programme « je t'écoute » a permis une bonne visibilité sur la situation des droits de l'enfant», s'est-il félicité. Dans le même contexte, le Réseau NADA plaide pour l'accélération de la mise en œuvre de la stratégie nationale réalisée par le Ministère délégué de la Famille et la Condition féminine, adoptée par le gouvernement et validé par le parlement ainsi que l'adoption du code de Protection des droits de l'enfant qui renforce la protection juridique et sociale des enfants en danger moral, maltraités ou en conflit avec la loi qui a été proposé par le ministère de la Justice, Gardes des Sceaux. Pour M. Arar, la législation nationale est certes en totale conformité avec les principes et les dispositions de la Convention internationale des droits des enfants, ratifiée par l'Algérie en 1992, mais beaucoup reste à faire en matière de protection des droits de l'enfant contre toutes formes de violence et de négligence.