Le dossier des œuvres sociales de l'Education fait encore parler de lui à quelques encablures du «référendum» promis par la tutelle qui va définitivement «décentraliser» sa gestion. Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) vient, en effet, d'annoncer le boycott de l'élection des commissions nationale et de wilaya et appelle l'ensemble de ses cadres syndicaux à coordonner avec les autres entités pour faire passer «la voix de la sagesse». La décision du SNTE a été prise lors de la reprise de la session extraordinaire de son conseil national qui s'est tenue samedi à l'Institut national de la formation des cadres de l'éducation à El Harrach (Alger). Par contre, dans le communiqué sanctionnant la rencontre, rendu public hier, le SNTE appelle l'ensemble des travailleurs du secteur à voter uniquement pour ce qui est de la proposition visant à injecter les fonds dans chaque établissement, «pour qu'ils puissent être distribués équitablement entre les travailleurs sous forme d'indemnités saisonnières à la veille de l'Aïd ou autres occasions, comme cela se fait dans d'autres secteurs», précise le communiqué du SNTE qui stigmatise sans les nommer l'Unpef et le Cnapest, favorables à l'élection des commissions qu'il accuse d'appeler à travers leur proposition à l'hégémonie syndicale «sous prétexte de solidarité», sur «les milliards qui reviennent aux fonctionnaires». Le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, qui s'exprimait jeudi en marge d'une plénière à l'APN, avait, rappelons-le, «rejeté» la balle aux syndicats autonomes affirmant que «ce seront désormais les travailleurs du secteur de l'éducation qui décideront par voie de vote de la gestion des fonds des oeuvres sociales qui sera assurée soit par les institutions (établissements), soit par les commissions de wilaya», tout en rappelant que son département ministériel était prêt à garantir «un vote transparent et régulier». Il avait affirmé ne pas vouloir «intervenir» dans le déroulement de l'opération de vote, laissant ainsi le champ libre aux travailleurs de décider de l'option à adopter pour la gestion de ces fonds «importants» qui s'élèvent, selon lui, à plus de 20 milliards DA. Les autres syndicats autonomes activent aussi pour faire passer leur «projet». C'est le cas justement du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) qui organise, du 19 au 22 novembre, une campagne de sensibilisation sur le déroulement des élections des commissions. La période de dépôt des candidatures est fixée pour les 23 et 24 novembre, conformément au document relatif à la gestion des fonds des oeuvres sociales élaboré par la majorité des syndicats. L'élection des commissions de wilaya interviendra le 17 décembre, alors que la date retenue pour l'élection de la commission nationale est le 24 décembre. L'opération de vote dont le processus (dépôt de candidature, recours, affichage des listes, désignations des observateurs syndicaux…) dure un mois entier, risque de révéler au grand jour les dissensions entres les syndicats autonomes.