Après deux mois d'investigations, les gendarmeries de Mila et de Aïn M'lila viennent d'élucider l'affaire du vol d'un camion de deux étages transportant une dizaine de véhicules Peugeot 207 et 307 neufs, a-t-on appris de source sûre. Quatre personnes, dont le chauffeur du camion, présumés auteurs de ce vol, ont été arrêtées à Mila, ajoute notre source. Le camionneur est accusé d'avoir simulé le vol et d'être complice des trois autres personnes. C'est ainsi que les quatre mis en cause ont «désossé» les voitures et vendu leurs pièces de rechange au marché parallèle de la pièce détachée de Aïn M'lila, explique notre source. L'affaire a été élucidée grâce à la collaboration des gendarmes de Mila et Aïn M'lila. Le vol avait eu lieu sur l'autoroute est-Ouest, près de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, selon la source. Le vol de véhicules connaît une recrudescence alarmante dans plusieurs wilayas du pays. Une partie de ces véhicules, dotée de faux documents, a été vendue. Quand les auteurs de ces vols ne peuvent pas établir ou se procurer ces faux documents, ils désossent les véhicules pour la vente de leurs pièces de rechange, notent des enquêteurs. Ce qui est encouragé par l'existence de marchés parallèles de vente de pièces de rechange, disent-ils. Près de 50 000 véhicules volés, dans l'ensemble du pays, sont recherchés par les forces de sécurité. Cette recrudescence est enregistrée à un moment où des pratiques illégales sont signalées au niveau de certains concessionnaires automobiles. Il s'agit de la vente d'un grand nombre de véhicules à des personnes physiques (souvent une même personne physique est l'auteur d'une commande de dizaines de véhicules) et leur octroi de la remise show-room de l'ordre de 6%, pourtant réservée aux personnes morales. Le délai de livraison des véhicules commandés est très court, contrairement aux autres clients sommés de patienter jusqu'à une année pour voir leurs véhicules arriver. Pas seulement ça, puisque les «privilégiés» bénéficient d'un autre avantage, celui de ne verser, au départ, que 10% de la somme représentant la commande. Ils procèdent, par la suite, à la vente de ces véhicules à d'autres clients, argent avec lequel ils payent le restant de la somme aux concessionnaires concernés. Pire, la carte jaune, délivrée avant la carte grise, est attribuée à l'acheteur en seconde main. De cette manière, les «privilégiés» gardent le monopole de la marque et deviennent les vendeurs, aux lieu et place du concessionnaire. Selon les premiers éléments de l'enquête parvenus aux services de sécurité, cette pratique ne peut pas se faire sans la complicité de certains concessionnaires. la pratique illégale est organisée pour que chaque réseau ait le monopole d'une marque donnée.