Le mouvement du 20 février Paris/Ile de France a appelé jeudi le régime marocain à cesser son "escalade répressive" à l'encontre de ses militants et de ceux des autres forces politiques appelant au boycott des élections législatives prévues vendredi dans le pays. Dans une déclaration parvenue à l'APS, il fait part d'une "violente agression par un criminel au service du Makhzen" dont aurait fait l'objet une jeune militante, Sarah Soujare, présentée comme membre active de la Coordination de Casablanca du Mouvement Marocain du 20 février et du PADS (Parti de l'Avant garde démocratique et Socialiste). "Cette nouvelle tentative d'assassinat arrive après le crime abject à l'arme blanche, dans des conditions similaires, du militant du mouvement 20 février Kamal Hassani de Ait Bouayech (Al Hoceima) le 27 octobre 2011. Elle fait suite également à l'assassinat de Mohamed Boudourra à Safi en octobre et celle de Kamal Ammari en mai 2011", s'indigne le Mouvement selon qui ces agissements représentent une "escalade répressive (de la part) du régime" marocain. Pour lui, face à l'amplification de la contestation et de la mobilisation contre les législatives qualifiées de "mascarade électorale" et de "fiasco prévisible", le pouvoir tente de "semer la terreur et la peur en agissant dangereusement dans l'ombre à travers ses Baltagias (milice violente utilisée et payée misérablement par le régime)". Tout en condamnant le "crime abject" contre la militante Sarah Soujare, le Mouvement marocain du 20 février Paris/Ile de France s'insurge contre ces "pratiques irresponsables et machiavéliques du régime" qui, affirme-t-il, tente à dresser une partie de la population contre le mouvement du 20 février et contre toutes les voix militantes et libres dans le pays. Il appelle les autorités du pays à "respecter (à) le droit du mouvement marocain du 20 février et des autres forces politiques appelant au boycott, d'exprimer librement leurs opinions", demandant au gouvernement français de "cesser son soutien aveugle et inconditionnel au pouvoir marocain". Mercredi, l'organisation américaine de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW), a exigé des autorités marocaines qu'elles cessent de "harceler" les activistes qui appellent au boycott des élections législatives du 25 novembre prochain. L'Ong a dit comptabiliser, depuis le 20 octobre, plus de 100 citoyens marocains convoqués par la police "pour les interroger "sur la distribution de dépliants appelant au boycott. Soutenu en France par des organisations et des partis politiques de gauche, le Mouvement du 20 février Paris/Ile-de-France est né dans le sillage du mouvement déclenché ce jour-là au Maroc et à l'étranger pour réclamer des "réformes politiques" dans le royaume. Il avait appelé, début novembre, au boycott des élections législatives du 25 novembre, emboitant ainsi le pas à Ennahdj Edimocrati (voie démocratique-Extrême gauche), au Parti de l'avant-garde démocratique et sociale (Pads-Gauche), à El ad loue El Ihsane (Parti islamiste non reconnu, mais toléré) et au Parti socialiste unifié (PSU).