Le comité ministériel arabe chargé du dossier syrien a entamé dimanche au Caire ses discussions, avant le début de la réunion plénière qui devra entériner une série de sanctions destinées à contraindre le régime syrien à cesser la répression de la révolte populaire. Outre les membres du comité - Qatar, Egypte, Soudan, Algérie et Oman -, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, participe à la réunion, de même que le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal, qui a demandé à s'y joindre, selon un communiqué de l'organisation. La réunion devra passer en revue les sanctions élaborées la veille par les ministres arabes de l'Economie et des Finances, avant de les soumettre à l'approbation de l'ensemble des ministres des Affaires étrangères arabes dans l'après-midi. Selon un responsable arabe qui a requis l'anonymat, des divergences sont apparues pendant la réunion, l'Algérie et Oman ayant mis en garde contre «toute précipitation dans l'approbation de ces sanctions qui auraient un impact catastrophique sur le peuple avant le régime». En revanche, les Etats pro-sanctions, comme le Qatar, ont estimé nécessaire de les mettre en application et de trouver parallèlement un mécanisme pour «limiter leur impact» sur la population, a ajouté ce responsable. Le projet de sanctions prévoit un gel des transactions commerciales gouvernementales avec la Syrie, un gel des comptes bancaires du gouvernement syrien dans les pays arabes, la suspension des liaisons aériennes entre les pays arabes et la Syrie et une interdiction de voyager dans les pays arabes pour des responsables syriens dont la liste n'est pas encore établie. Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, dont le pays a appelé au départ du président syrien Bachar al-Assad, participera à la réunion plénière. L'annonce de ce projet a été faite après deux ultimatums lancés en une semaine par la Ligue arabe au pouvoir en Syrie de cesser la répression qui continue de plus belle et d'accepter l'envoi d'observateurs arabes, sous peine de sanctions.