Le coup d'envoi de l'enquête sur le handicap en Algérie pour la détermination du nombre réel de handicapés a été donné par le ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Saïd Barkat, hier, au cercle de l'armée de Béni Messous (est d'Alger) en présence de membres du gouvernement et du mouvement associatif. Cette enquête vise à déterminer les types de handicaps existants et l'adaptation des textes juridiques en fonction des besoins des handicapés. Lors de son intervention, le ministre a relevé l'importance de cette enquête qui devrait permettre, selon lui, d'obtenir des «données statistiques fiables et une évaluation précise», qualitative et quantitative de la situation et des besoins des personnes handicapées. Déplorant l'absence du nombre exact des handicapés en Algérie et les différents types de handicap existants, M. Barkat a ajouté que cette enquête sera l'«occasion pour l'Etat d'adapter ses textes juridiques en fonction des besoins des handicapés». Le ministre a profité de l'occasion pour inviter la société civile, à travers le mouvement associatif, à prendre part à cette recherche en incitant, entre autres, les familles des handicapés à jouer leur rôle, notamment à l'intérieur de leurs domiciles. Tout en reconnaissant l'existence d'insuffisances en matière de prise en charge, le ministre a toutefois salué les efforts consentis par le gouvernement dans ce sens. Il a, à cet effet, rappelé l'existence de 182 écoles spécialisées à l'échelle nationale, dont 42 destinées aux sourds-muets, 24 aux enfants non-voyants et 110 destinées aux attardés mentaux. «14 autres écoles sont en voie de réalisation. Nous sommes actuellement en train de former des cadres», a-t-il ajouté. De son côté, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El Hadi Khaldi qui reconnaît, lui aussi, l'existence d'insuffisances, a rappelé que l'Algérie compte cinq centres de formation professionnelle pour handicapés situés à Laghouat, Ghelizane, Skikda, Boumerdès et Alger. Estimant que les doléances des handicapés sont tout à fait légitimes, notamment en ce qui concerne le droit au travail, M. Khaldi a plaidé pour la spécification du handicap en fonction du degré du danger et la révision des différentes définitions ayant trait à cette catégorie de la société. Pour sa part, le ministre de l'Habitat, Nouredine Moussa, a relevé que la problématique du logement n'est pas propre à le handicapé mais touche toute la population algérienne. Répondant aux représentants des handicapés sur la difficulté d'acquisition d'un logement et son non-aménagement en fonction du besoin du handicapé, le ministre a expliqué que cette catégorie de la société est «privilégiée» en matière de logement public de location. Il a indiqué qu'il était impossible de répondre à toutes les doléances en même temps, invitant les personnes concernées à attendre les prochains programmes. «Nous avons demandé aux autorités locales de nous délivrer les listes des personnes handicapées pour aménager les logements en fonction de leurs besoins», a précisé M. Moussa. De leur côté, les représentants des différentes catégories de handicapés ont sollicité la contribution du gouvernement en matière d'incitation des entreprises publiques et privées pour recruter des handicapés et de leur accorder la priorité en ce qui concerne le logement et l'accès aux moyens de transport. Par ailleurs, le ministère de la Solidarité nationale a honoré, à la fin de la cérémonie du lancement officiel de l'enquête nationale sur le handicap, les responsables d'associations.