La venue de Djamel Menad à la tête de la barre technique du CRB semble avoir réellement provoqué le déclic chez les Rouge et Blanc de la capitale. Dès sa prise en mains de l'équipe, l'ex-gloire des Verts a réussi rapidement à métamorphoser le Chabab en lui redonnant surtout une âme avec, à la clé, deux victoires consécutives obtenues face à Batna et au CAB et, tout dernièrement, contre son grand rival de la capitale, le Mouloudia d'Alger. Votre arrivée à la barre technique du CRB a redonné vie à l'équipe qui restait sur une malheureuse série de trois défaites consécutives. Tout le monde parle déjà de l'effet Menad. Qu'en pensez-vous ? Non, le mérite revient d'abord aux joueurs. Ils ont su réagir au bon moment. Quand je suis arrivé au club, je leur ai trouvé le moral dans les chaussettes. Il fa llait les remobiliser le plus rapidement possible parce que le club avait perdu beaucoup de points jusqu'alors. Dieu merci, ils ont répondu présent et l'équipe a fini par retrouver son âme et cela s'est traduit lors de son rendement face à Batna puis contre le Mouloudia. Maintenant, le plus dur reste à faire. Ce n'est pas parce qu'on a gagné deux matches consécutifs qu'on va crier victoire. Il faut garder les pieds sur terre, car, le chemin reste encore long. Mais cette victoire contre le Mouloudia a apparemment ramené beaucoup de sérénité au groupe. Elle vous permet aussi de retrouver la deuxième place du classement… Tant mieux pour nous. Seulement, l'équipe est appelée à faire encore des progrès dans le jeu. On a besoin de temps pour apporter les correctifs nécessaires à notre manière de jouer. On va encore gagner des matches et en perdre aussi, mais je pense que le vrai visage du CRB sera affiché lors des tout prochains matches, une fois que mes joueurs auront assimilé notre méthode de jeu. Ils étaient nombreux à avoir été surpris par le onze que vous avez aligné face au Mouloudia. Par exemple, dans cette équipe, vous avez incorporé sept joueurs à vocation défensive. Votre avis ? Je ne suis pas d'accord sur ce point pour la simple raison que je n'ai aligné que trois défenseurs durant ce match en adoptant le 3-4-3. Il fallait garnir le milieu de terrain, sachant que l'adversaire souffrait de beaucoup d'absents dans ce secteur. J'ai demandé aux joueurs de conserver le ballon le plus longtemps possible. Ce n'était pas évident vu l'état catastrophique du terrain, mais ça nous a permis quand même d'acculer notre adversaire et le pousser le plus souvent à reculer. D'ailleurs, nous sommes parvenus à créer beaucoup d'occasions de but. Nous avons marqué deux buts, on pouvait même en ajouter d'autres. Je pense que notre victoire est amplement méritée. C'est de bon augure pour la suite. Qu'avez-vous ressenti à la fin du match, vous, qui avez déjà affronté le Mouloudia sous les mêmes couleurs du Chabab lorsque vous étiez joueur ? Ça m'a fait rappeler la belle époque lorsque je jouais au CRB il y a trente ans. Je me souviens même avoir gagné contre le Mouloudia dans les mêmes conditions. C'était, je crois, en 1982. Notre équipe était à l'époque deuxième au classement. On jouait le titre avec la JSK. C'est une belle coïncidence puisque là je constate aussi que le CRB est actuellement logé à la deuxième place. Les supporteurs du CRB rêvent désormais du titre. Le président Gana a même insinué que le Chabab jouera le sacre… Le titre ? Mais personne ne m'en a parlé. La saison est encore longue et je pense que ce n'est pas le moment de parler de titres. Mon seul souci est de voir mon équipe s'améliorer. Je ne cache pas que je dispose d'un très bon groupe avec des joueurs pétris de qualités, mais il reste beaucoup de choses à accomplir dans le club aussi bien sur le plan technique qu'organisationnel. Si les conditions de travail sont réunies, le CRB peut prétendre à réaliser un excellent parcours cette saison.