La diplomatie algérienne, à la lumière des mutations en cours sur la scène arabe et régionale, a été le thème d'une rencontre qui a regroupé dimanche Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, et les sénateurs membres de la commission des Affaires étrangères. Cette rencontre, abritée par le siège de la chambre haute du Parlement, a duré plus de trois heures, apprend-on du porte-parole du ministère, Amar Belani. Face aux sénateurs, M. Medelci a insisté sur le fait que la diplomatie algérienne est exempte de tout reproche concernant ses prises de positions vis-à-vis des révolutions arabes, y compris des questions régionales, en particulier l'Union du Maghreb arabe (UMA). Des positions au sujet desquelles il a tenu à mettre en valeur le caractère «responsable», précisant qu'elles sont l'émanation «des principes régissant la diplomatie algérienne depuis des décennies». Il enchaîne en énumérant quelques-uns de ces principes qui s'articulent autour du «soutien des causes justes, la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et le respect des choix et de la volonté des peuples à décider de leur propre avenir», est-il écrit dans un communiqué du Conseil de la nation rendu public par l'APS. Au sujet des bouleversements qui se sont faits jour dans le sillage du printemps arabes, M. Medelci a balayé d'un revers de la main toute assertion tendant à faire croire que la diplomatie algérienne était restée «déconnectée» par rapport aux événements qu'ont connus la Tunisie, la Libye, l'Egypte et la Syrie. Dans le communiqué du Sénat, informant du compte rendu de la réunion entre Medelci et les sénateurs, il est clairement indiqué que «le ministre a réfuté les allégations selon lesquelles la position algérienne officielle serait restée à l'écart des événements». Cohérence dans la prise de position Le représentant du gouvernement a tenu, en revanche, à mettre l'accent sur «la parfaite cohérence» caractérisant les positions officielles de l'Algérie, inspirées, ajoute-t-on, «du gradualisme au service des intérêts suprêmes du pays et de ses intérêts stratégiques, tant sur le plan régional qu'arabe». M. Medelci a, en outre, rappelé aux sénateurs la prochaine visite en Algérie de responsables libyens, membres du Conseil national de transition (CNT). La coopération entre l'Algérie et cette nouvelle structure dirigeante en Libye est «évolutive dans les deux sens», a fait savoir le même intervenant en précisant que celle-ci obéit à l'idée de «l'édification de relations fraternelles à même de répondre aux aspirations de nos peuples, à la faveur d'une compréhension positive de nos positions». Toujours au sujet de la Libye, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué, dans un entretien accordé hier au journal électronique TSA, que le contact entre les autorités algériennes et libyennes est permanent. «Même s'ils ne sont pas forcément médiatisés, ces contacts se poursuivent à haut niveau», dira-t-il, en expliquant que le report de la visite annoncée des membres du CNT est lié «à certains impondérables, entre autres la formation du nouveau gouvernement de transition en Libye». Concernant la Syrie, il rappellera, dans le même entretien, que «l'Algérie est membre du comité ministériel de suivi de la crise syrienne. C'est dans ce cadre qu'elle inscrit son action pour trouver une solution dans un cadre strictement arabe afin d'éviter les dérives d'une éventuelle internationalisation de cette crise».
Dynamisme dans les relations algéro-marocaines Au plan régional, M. Medelci a affirmé devant les sénateurs que les développements enregistrés ces dernières années ouvrent «un nouveau départ de l'action maghrébine dans sa plus large conception». Il évoque, dans l'entretien accordé à TSA, une dynamisation des relations avec le Maroc. «Cette dynamique constructive nous permettra de rehausser le niveau de notre coopération pour la mettre à la hauteur des aspirations de nos deux peuples», a-t-il dit. Ajoutant que la question de la réouverture des frontières avec le Maroc «sera, en quelque sorte, le point d'orgue de ce travail déterminé que nous avons engagé ensemble».