A quoi jouent les émirs du Qatar ? C'est la question que beaucoup d'Algériens se posent depuis, notamment, l'éclatement du conflit armé en Libye et la situation dramatique prévalant en Syrie. Certains indices laissent supposer que des ficelles sont tirées par les émirs qataris, comme cette information donnée par le site électronique libanais «Libnanews», selon laquelle «l'opposant» algérien Saad Djebbar est régulièrement reçu par l'émir du Qatar qui l'a désigné comme son avocat personnel. Saad Djebbar, qui ne quitte presque jamais les studios de la chaîne de télévision satellitaire Al Jazeera, ne manquant pas d'imposer à l'Algérie le désastre qui a eu lieu en Libye, est, de cette manière, encouragé dans son œuvre déstabilisatrice. Ce qui est intriguant, c'est que cela intervient presque au même moment que l'ouverture d'une chaîne de télévision pour Oussama Madani, un des fils de Abassi Madani, (qui serait financée par des Qataris), qui ont quitté l'Algérie pour l'Allemagne au début des années 1990, laissant les Algériens s'entretuer, ainsi que la récente sortie médiatique du numéro un du FIS dissous qui, à partir de Doha, au Qatar, annonce, à qui veut bien l'entendre, qu'il envisage d'ester l'Algérie devant des instances judiciaires internationales pour ne pas avoir accepté le retour, sur la scène politique nationale, de son parti politique. Pour bien comprendre tout ce remue-ménage, il est utile de noter que cela intervient au moment où l'Assemblée populaire nationale (APN) a cautionné la nouvelle loi sur les partis politiques, fermant, définitivement, les portes devant le retour de l'ex-FIS. Qui veut imposer le retour forcé du FIS-dissous en Algérie ? La réponse ne semble pas être loin de Doha. Ce n'est peut-être pas une diffamation lorsque le site électronique libanais écrit, comme titre «Les ‘foutouhates' qataries en Afrique du Nord». Le Qatar semble avoir choisi une stratégie pour déstabiliser l'Algérie, consistant à se rallier nombre parmi ceux qui veulent en découdre avec le pays. En particulier les islamistes. «Parmi les grandes figures de cette opposition, Abassi Madani, qui vit au Qatar, qui fait partie du cercle des responsables islamistes maghrébins régulièrement reçus par l'émir, Madani qui a tissé des relations très fortes avec le CNT libyen, d'où peut-être la persistance des tensions entre Alger et le CNT», écrit le site électronique libanais. «Même si Alger tente de calmer le jeu et évite toute confrontation avec Doha, le Qatar joue clairement la révolution en Algérie. Les menaces adressées par le chef de la diplomatie qatarie Cheikh Hamad bin Jassem bin Jabr Al Thani à son homologue algérien, lors du vote pour la suspension de la Syrie à la Ligue arabe, «ne défendez pas trop la Syrie car quand votre tour arrivera, vous aurez certainement besoin de nous», ne laissent planer aucun doute à ce propos. C'est dire que les intentions, pas forcément cachées, du Qatar envers l'Algérie sont un secret de Polichinelle, tellement flagrant et sentant la manipulation depuis Doha. «Pour l'émir, le changement en Algérie, comme dans les autres pays du Maghreb, passe par les islamistes modérés», explique un connaisseur de la politique arabe, cité par le site électronique.