Dans sa guerre contre la direction du parti, le Mouvement de redressement et d'authenticité (MRA) a exposé d'autres moyens qu'il peut employer pour destituer le secrétaire général du FLN, Belkhadem. Tout en appelant les élus du parti à trancher en faveur de la réconciliation, Salah Goudjil n'a pas caché qu'il ne lâchera pas prise en si bon chemin pour réhabiliter le FLN, ce qui ne sera, d'après lui, qu'à une seule condition : le départ de la direction actuelle. «C'est une démesurée fuite en avant !», tel est le commentaire de Salah Goudjil, coordinateur du Mouvement de redressement et d'authenticité (MRA) du parti du Front de libération nationale (FLN) au sujet de la récente déclaration du secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, quant aux prochaines élections présidentielles, annonçant que le président Abdelaziz Bouteflika sera le candidat du parti lors de cette échéance afin de briguer un quatrième mandat à El Mouradia. «Il reste un long chemin avant 2014», dira Salah Goudjil, qui précisera qu'avant l'échéance en question, les militants du FLN doivent d'abord s'investir dans les rendez-vous électoraux concernant les législatives, les locales et aussi le vote de la Constitution à venir au niveau de la prochaine législature. Ainsi le coordinateur des redresseurs, qui animait une conférence de presse hier à Alger, taxera ce genre d'exposé de «propos qui ne sont là que pour brouiller les cartes, dans une entreprise qui ne peut être en faveur ni du FLN ni de la Nation». «Ce n'est là qu'une autre tentative de la part de la direction du parti de répondre à nos activités par des réactions qui ne peuvent faire place qu'à des coups d'épée dans l'eau, à l'instar de la réaction de Belkhadem après la journée du 19 novembre qui a vu une halte des militants de notre mouvement, au niveau de toutes les mouhafadas du territoire, pour appeler à la réhabilitation du parti», a-t-il ajouté. «La première tentative vaine de Belkhadem fut l'organisation d'un meeting à la Coupole qui a drainé 10 000 jeunes n'appartenant même pas au parti pour la plupart, et la deuxième fut l'envoi aux instances de base d'une correspondance demandant le passage des membres du mouvement de redressement devant le conseil de discipline du parti», a encore déclaré Salah Goudjil. «Nous avons les armes nécessaires, mais...» Avant de passer à la vitesse supérieure en exposant ses atouts envers la direction du parti et de l'opinion publique, «nous pouvons dès aujourd'hui traduire l'affaire en justice et ainsi annuler le neuvième congrès du parti ; nous possédons un dossier bien ficelé, mais puisque ça risque de nuire au parti et aux militants du FLN, nous préférons ne pas agir ainsi, car cette initiative mettra devant un fait accompli qui interdira la candidature de tout militant du parti aux prochaines échéances électorales». Par ailleurs, le conférencier dira que «des milliers de militants redresseurs peuvent dès aujourd'hui occuper le siège national du parti et les sièges des mouhafadas, mais nous n'agirons pas de cette façon (...) Au contraire, on a toujours calmé les esprits», concédera le conférencier. Un double appel, si on veut dire, puisque M. Goudjil s'est adressé en même temps «à tous les députés, sénateurs, membres du comité central du parti, afin de revenir à la raison pour sauver le parti… Il est temps pour que tout un chacun tranche !» A priori, M. Goudjil n'ira pas sans réitérer l'organisation imminente d'un congrès, tout en précisant que la question sur la nature du congrès (ordinaire ou extraordinaire) n'a pas été encore tranchée. «Nous avons déjà constitué une commission de préparation de cette manifestation, une autre pour préparer la prochaine échéance électorale ainsi qu'une sous-commission qui préparera le programme électoral… Nous ne nous porterons pas candidat dans le but d'être candidat, nous donnerons un gage : notre programme», ajoutera l'orateur. Parlant de candidature, Salah Goudjil n'ira pas avec le dos de la cuillère pour défier Abdelaziz Belkhadem en l'appelant à la confrontation directe durant les prochaines législatives : «S'il se porte candidat à Tiaret, je me porterai candidat là-bas, s'il se porte candidat à Laghouat, Alger, ou encore à Sétif, j'y serai dans la liste opposante». Avant de terminer, le coordinateur du MRA fera une mise au point : «Je ne milite pas pour être élu mais je milite pour sauver le parti». Un sauvetage où le vieux parti risque de laisser des plumes, si la prochaine session du comité central du parti qui interviendra le semaine prochaine ne se fera pas déjà dans le sens de la réconciliation au sein du parti d'avant-garde.