Procédures judiciaires pour l'annulation du 9e congrès national du FLN prévues pour être entamées dans les prochaines semaines par un collectif de 17 avocats et éventuellement contre Abdelaziz Belkhadem pour faux et usage de faux, redynamisation des mouhafadas et kasmas proches du mouvement ont été les principales recommandations retenues, samedi, par les cadres et militants du FLN de toutes les régions de l'est du pays. Ils répondaient à l'invitation qui leur a été adressée à Annaba par Salah Goudjil, Mostefa Kara et Abdelkrim Abada, fondateurs du Mouvement pour le redressement et l'authentification (MRA) du FLN. Comment reconstruire le parti, le rénover et exclure les opportunistes admis à participer au dernier congrès national en totale contradiction avec le règlement du parti, a été la question sur laquelle ont débattu les participants. Lors de cette rencontre qui intervient quelques jours après celles similaires organisées à l'ouest et au centre du pays, l'exaspération était à son comble dans le milieu des redresseurs chauffés à blanc par Abdelkrim Abada. Ce dernier a ouvertement qualifié Abdelaziz Belkhadem de girouette à l'origine de la perte de crédibilité du FLN sur la scène politique nationale. Parlant de la refondation d'un FLN non sectaire, ouvert à tous les vrais démocrates, aux ouvriers, aux cadres moyens et supérieurs, aux chefs d'entreprise et à tous ceux qui ont à cœur l'intérêt national, Abada a estimé qu'il ne faut plus se satisfaire de dénoncer la situation que vit le FLN sous Belkhadem. Il a également précisé que celle-ci est la résultante de la magouille qui a caractérisé le 9e congrès national du parti. Selon lui, plus de 4 000 personnes extra-FLN y ont participé à l'instigation de Belkhadem qui avait pour objectif de squatter le poste de secrétaire général. Tout en précisant que les cadres fondateurs du MRA ne se sont jamais porté et ne se porteront pas candidats à un quelconque poste de responsabilité politique, il a tenu à souligner que leur démarche est motivée par la nécessité de sauver le FLN. Abdelkrim Abada a indiqué que «Belkhadem n'a pas hésité à faire dans le faux et l'usage du faux pour s'autoproclamer secrétaire général du parti. Comme une girouette, il tourne au gré de ses prétentions dans la perspective des présidentielles de 2014. Le comble est qu'il nie la réalité que vit quotidiennement le peuple comme le chômage, la précarité sociale et l'anarchie générée par les maux sociaux». Abada avait été précédé quelques minutes auparavant par Salah Goudjil. Dans son intervention, ce dernier a fustigé l'actuel secrétaire général du FLN qu'il a qualifié d'opportuniste obnubilé par des prétentions politiques. L'un après l'autre, Goudjil et Abada, approuvés par Kara et Chouchène également membres fondateurs du MRA, ont mis en évidence les déséquilibres, les inégalités, les injustices et les dépassements dont s'est rendu auteur Abdelaziz Belkhadem depuis son installation au secrétariat général du FLN. Il en a résulté un double enfermement. Celui intérieur avec la division des rangs et extérieur avec la rupture entre la direction centrale, les cadres et les militants du parti ainsi que la perte de crédibilité du FLN. «Le FLN n'a jamais été aussi peu crédible politiquement que depuis l'avènement de Belkhadem. Nous avons perdu la majorité des associations qui faisaient notre force. L'heure est grave et la dernière sortie des étudiants sur la voie publique nous interpelle tous», a affirmé Abdelkrim Abada. Il a ajouté : «Il est temps de jeter à la poubelle de l'histoire Belkhadem. Comme il est temps que le FLN cesse d'être le parti des riches opportunistes pour redevenir celui des travailleurs et autres algériens soucieux avant tout de l'intérêt du pays.» Et lorsque Salah Goudjil annonce que pour la tenue du 9e congrès il a été dépensé 160 milliards de dinars totalement pris en charge par des hommes d'affaires véreux que rien ne lient avec le parti, il y a de quoi être surpris. «Je n'invente rien. C'est Belkhadem qui l'a lui-même annoncé en précisant que le parti n'a dépensé aucun centime pour l'organisation du congrès national qui lui a permis de faire appel à plus de 4 000 personnes n'ayant pas la qualité de militant.» Des interventions, nous retiendrons que les redresseurs de la majorité des régions de l'est du pays ont appelé à une génération incarnant un FLN étroitement lié à la réalité politique et socioéconomique vécue par les citoyens. Pour atteindre cet objectif, ils proposent d'organiser des sit-in, manifestations et autres démarches tendant à l'exclusion de ceux qui ont porté atteinte à leur parti. A. Djabali