Même s'il affirme que le recours aux sociétés étrangères pour la mise en œuvre du programme quinquennal du secteur de l'habitat (2010-2014) se fera «uniquement pour les grands projets», le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a estimé que ce recours demeure «est nécessaire». Le ministre, qui répondait à une question orale au Conseil de la nation sur le taux de participation des entreprises nationales et étrangères au titre du programme quinquennal, a souligné que «le recours aux sociétés étrangères se fera uniquement pour les grands projets», où l'expérience en matière de réalisation dans les délais fait défaut aux entreprises algériennes. Les entreprises nationales sont-elles à ce point incompétentes ? Oui, à en croire les propos du ministre, qui juge «nécessaire» le recours aux sociétés étrangères «même s'il s'avère que l'entreprise nationale est à même de finaliser la réalisation des logements dans les délais». Noureddine Moussa justifie sa réponse par «l'échange des expériences et des connaissance». Le ministre, qui évoque le partenariat, a précisé que certaines s'attelaient à conclure un partenariat avec les entreprises nationales dans le cadre de la réalisation de projets bien définis soulignant la nécessité «de bénéficier de l'expérience des entreprises étrangères», notamment en ce qui concerne les conditions de travail «détériorées dans certaines entreprises nationales, ce qui influe négativement sur le rendement des travailleurs et de la société en général». Il rappellera, toutefois, que le transfert des bénéfices de ces sociétés vers l'étranger est interdit par la loi s'il dépasse les 30%. Sur l'ensemble du programme quinquennal qui prévoit la réalisation de 2,45 millions de logements dont 1,2 million seront réceptionnés en 2014, le taux qui sera attribué aux entreprises nationales n'a pas encore été défini, selon le ministre, qui précisera qu'il «dépassera celui appliqué pour le programme précédent». Le premier responsable du secteur a, d'autre part, évoqué le code des marchés publics qui accorde à 25% la priorité aux entreprises nationales lors de lancement d'appels d'offres. Selon les chiffres avancés par le ministre, le nombre d'entreprises algériennes qualifiées pour la réalisation de logements s'élève à 34 000 contre 24 000 en 2005 dont 50% sont de petites entreprises qui emploient moins de 10 personnes et le reste des entreprises moyennes alors que les grandes entreprises sont au nombre de 341 activant majoritairement dans le secteur des travaux publics. Il affirmera dans un autre registre à propos du relogement des sinistrés de Boumerdès qu'il ne reste que 5% des habitants à reloger, les autres étant pris en charge «en fonction de différentes formules».