L'annonce par le président Bouteflika de la tenue d'élections législatives pour le printemps prochain signifie, naturellement, le début de la fin pour l'actuelle législature élue en 2007 qui a été marquée par un taux de participation ne dépassant pas les 36%, soit le plus faible taux jamais enregistré depuis l'indépendance du pays. Il n'empêche qu'en dépit d'un tel score, le Parlement algérien a fonctionné de façon ordinaire, avec ses hauts et ses bas, ses faiblesses et ses points forts en tant que seconde autorité du pays. Les députés sont-ils satisfaits de leur mission accomplie jusque-là ? Ont-ils le sentiment d'avoir bien servi le peu d'électeurs qui, en 2007, se sont rendus aux urnes, au point de nourrir l'ambition de figurer dans les prochaines listes électorales avec l'espoir d'être réélu de nouveau ? Qu'en est-il au juste du bilan, même partiel, que dressent les députés de l'actuelle législature. Interrogé à ce sujet, Kassa Aïssi, le chargé de communication du FLN, (majoritaire au Parlement) a indiqué que la direction du parti vient tout juste d'engager l'établissement d'un bilan d'évaluation de l'actuelle législature. «Actuellement, nous sommes en train d'établir un bilan de l'actuel législature. C'est une initiative que nous venons d'entamer de concert avec les parlementaires du FLN et le bilan en question sera rendu public une fois les travaux le concernant achevés», dira le chargé de communication du FLN qui s'est abstenu de la moindre appréciation, même expéditive au sujet de l'actuel Parlement. Ceci contrairement au dissident du RCD, le député indépendant Ali Brahimi qui, s'est montré, quant à lui, très prolixe en abordant le sujet. Pour ce député qui se place dans le rang des opposants au régime en place, «l'APN a subi le même blocage au même titre que le reste des institutions officielles». Il enchaîne en déplorant que «toutes les initiatives dont nous avons été à l'origine se sont heurtées à la muraille du silence représentée par une majorité sourde et muette qui siège à l'Assemblée». Ali Brahimi estime pour autant que «l'APN est une formidable tribune pour continuer à éclairer, avec l'aide de la presse libre, le chemin des luttes», ajoutant que la même institution est aussi un «outil pour gêner le pouvoir». «C'est pour cette raison que je continue à fonctionner à plein régime au lieu de geler mes activités et me suffire d'encaisser la paie de député», a-t-il ajouté en décochant implicitement une flèche à l'encontre du RCD, la seule formation qui a gelé ses activités à l'APN et au sein de laquelle le député Brahimi avait milité tant d'années avant de claquer la porte. Les députés se souviennent de l'adoption de la nouvelle Constitution Pour la majorité des députés interrogés sur les moments phares qui ont marqué la vie de l'actuelle législature, ils sont unanimes à évoquer l'adoption en 2008 des amendements proposés dans le cadre des révisions de la Constitution décidée par le chef de l'Etat. «Inévitablement, cette adoption reste l'un des moments les plus importants qui ont émaillé ce mandat parlementaire», a souligné Laouar Naâmane, le président du groupe parlementaire du MSP. L'autre événement qui ne manque pas, à son avis, d'importance, est l'examen et l'adoption des nouveaux textes de lois nés de la dynamique des réformes politiques en cours. Selon le député indépendant Ali Brahimi, l'adoption des amendements constitutionnels constitue cet événement qu'il a qualifié «d'anticonstitutionnel» et qui a le plus marqué l'actuelle mandat parlementaire. Sur un autre volet, le chef du groupe parlementaire du MSP se dit non satisfait du fonctionnement actuel de l'Assemblée nationale. Pour combler les lacunes qui entravent l'action des députés, le député Naâmane préconise que les représentants du peuple soient dotés de plus de prérogatives dans le sens, notamment à renforcer leur capacité dans le contrôle de l'action du gouvernement. Une telle requête sera-t-elle prise en considération lors de la prochaine révision de la Constitution ?