La Coordination des corps communs de l'éducation nationale affiliée au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) maintient la grève d'une semaine, prévue à partir d'aujourd'hui, et menace d'opter pour une contestation plus radicale. Lors d'une conférence de presse animée conjointement hier par Mourad Fertaki, coordinateur des adjoints de l'éducation, et Abdelhakim Aït Hamouda, secrétaire national chargé de la communication et de l'information au syndicat, il a été précisé que la grève sera reconduite si les revendications ne seront pas satisfaites. M. Aït Hamouda a annoncé que la base est prête à braver l'interdit, en organisant une marche dans la capitale qui mobilisera les 140 000 travailleurs des corps communs à l'échelle nationale. Les corps communs sont constitués, pour rappel, des laborantins, factotums, chauffeurs, secrétaires de rédaction, adjoints de l'éducation, agents de sécurité et agents non spécialisés. Sur un ton serein, le porte-parole affirme que rien ne les découragera cette fois-ci. Même pas la décision d'Ould Kablia, ministre de l'Intérieur, concernant l'interdiction de l'organisation des sit-in et des marches à Alger. «Si nos doléances ne seront pas prises en charge dans les plus brefs délais, nous allons envahir la capitale et nous braverons l'interdit, pour exiger des conditions de travail décentes», a annoncé le conférencier qui dénonce la politique de la fuite en avant de la tutelle. «Le ministère s'est toujours déresponsabilisé de notre corporation», regrette-t-il. Il prévoit, par ailleurs, une forte mobilisation pour la grève qui débutera aujourd'hui. «Plus de 90% de la corporation sont adhérents à la coordination des corps communs. Nous prévoyons un taux de suivi de près de 90%», a fait savoir M. Aït Hamouda. Dans le même contexte, il affirme que les deux autres organisations, à savoir la coordination des corps communs, affiliée à l'Unpef, et le syndicat des corps communs, n'ont aucune représentativité. Selon lui, elles ont été créées uniquement pour casser le mouvement de contestation du SNTE, qui s'est toujours engagé à défendre les droits des corps communs. Interrogé sur la possibilité d'unir les forces des trois organisations, le porte-parole du syndicat a complètement rejeté l'éventualité et a précisé que la coordination affiliée au SNTE est la seule organisation représentative des corps communs de l'éducation. Preuve à l'appui, il affirme que la grève de la coordination affiliée à l'Unpef, observée les 3 et 4 janvier, «a été un vrai échec». La plateforme des grévistes comporte plusieurs points, entre autres, l'augmentation des salaires fixés actuellement de 15 000 à 18 000 DA et l'intégration des corps communs de l'éducation dans le statut 315-08. M. Fertaki a, pour sa part, préféré revenir sur la répression dont ont fait l'objet les adjoints de l'éducation, lors du sit-in qu'ils ont observé dimanche devant l'annexe du ministère de l'Education au Ruisseau. Il a encore une fois dénoncé le traitement réservé par les forces de l'ordre aux contestataires qui observaient un rassemblement pacifique et a annoncé d'autres mouvements de contestation plus radicaux.