Le procès de l'ex-Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi qui concerne le «franchissement illégal de la frontière» a été reporté mardi au 14 février par le tribunal de première instance de Tozeur, dans le sud de la Tunisie. «Nous avons demandé le report du procès afin de mieux préparer notre défense et réclamer l'obtention du passeport de M. Al-Mahmoudi», confisqué par le ministère de l'Intérieur, a indiqué le président du comité de défense Me Béchir Essid. L'ancien Premier ministre libyen est sous le coup de deux demandes d'extradition de Tripoli, mais il doit aussi faire face à la justice tunisienne, qui l'accuse de franchissement illégal de la frontière entre la Libye et la Tunisie. M. Al-Mahmoudi, 70 ans, avait été arrêté en Tunisie le 21 septembre. Il est, depuis, maintenu à la prison de la Mornaguia, près de Tunis. Jugé en comparution immédiate par le tribunal de Tozeur, il avait été condamné le 22 septembre à 6 mois de prison, avant d'être acquitté en appel quelques jours plus tard. La Cour de cassation a cassé le jugement et renvoyé l'affaire devant la Cour d'appel de Tozeur. Premier ministre de Libye jusqu'aux derniers jours du régime d'El Gueddafi, M. Mahmoudi est sous le coup de deux demandes d'extradition des autorités de Tripoli, sur lesquelles la justice tunisienne a statué positivement les 8 et 25 novembre. Le président tunisien par intérim Fouad Mebazaa n'avait pas signé le décret d'extradition, confiant la tâche à son successeur, Moncef Marzouki, qui a promis le 2 janvier lors de sa visite à Tripoli, de remettre M. Al-Mahmoudi aux nouvelles autorités libyennes si celles-ci lui garantissent un «procès équitable». Des militants des droits de l'Homme en Tunisie ont appelé vendredi M. Marzouki à ne pas extrader l'ex-Premier ministre qui risque selon eux d'être exécuté dans son pays comme le fut l'ex-guide libyen, ses enfants et tous ses fidèles.