Le nouveau statut de la Pharmacie centrale des hôpitaux devant être publié prochainement au Journal officiel définira le rôle de ces structures pour ce qui est de la fourniture et de la distribution des médicaments aux établissements de santé publique, a indiqué hier l'APS. Ce nouveau statut a été annoncé par le secrétaire général du ministère, Bouchenak Khelladi Abdallah, qui a souligné, dans une déclaration à l'APS, que la mission principale de la Pharmacie centrale est «de réguler, distribuer et fournir les établissements publics et privés de santé en médicaments». Ce statut vient ainsi doter la Pharmacie centrale d'un outil juridique après les ruptures ayant touché les établissements de santé en raison de l'incapacité des dites structures de s'acquitter de leurs créances aux niveaux national et international, ce qui a nécessité l'intervention de l'Etat qui a consacré une enveloppe de 3,9 milliards de DA pour l'achat des produits en pré-rupture ou en rupture de stock. Plusieurs établissements de santé publique ont enregistré des ruptures de stocks de sérum, de médicaments essentiels et de matériel médical nécessaire suite au refus des opérateurs d'approvisionner les pharmacies centrales en raison des dettes, d'une part, et du non-recouvrement des créances au niveau des établissements publics de santé, d'autre part. Une conjoncture que l'institut Pasteur Algérie a traversé avant de bénéficier d'une enveloppe devant couvrir ses besoins sur 10 ans. En vertu de ce nouveau statut, les marchés entre les pharmacies centrales des hôpitaux et les établissements de santé sont désormais conclus en procédure de gré à gré simple pour éviter la situation d'impasse. Le ministère des Finances a donné les instructions nécessaires à cet effet en chargeant le CPA et la BNA de ses créances. Ces banques sont chargées notamment de financer les approvisionnements des établissements de santé et de constituer les stocks stratégiques de produits pharmaceutiques pour 6 mois à hauteur de 9 milliards de DA et d'assurer en toute circonstance la disponibilité de crédits à la Pharmacie centrale pour l'acquisition des produits pharmaceutiques. Par ailleurs, 50% de la dotation budgétaire du secteur de la santé sont consacrés au règlement des livraisons de produits pharmaceutiques de la Pharmacie centrale aux établissements de santé pour les plans nationaux de santé. Les 50% restant du montant sont ventilés entre les établissements de santé pour le financement de leurs besoins complémentaires en produits pharmaceutiques auprès des opérateurs publics et privés. Les pharmacies centrales bénéficieront aussi d'une subvention de service public avant la fin de l'année 2012. Le gouvernement avait pris des mesures rigoureuses pour mettre fin de manière définitive au problème des médicaments et l'effacement des dettes des pharmacies centrales des hôpitaux qui s'élèvent à 30 milliards de DA. De nouvelles mesures Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a souligné mardi que de nouvelles mesures ont été prises par le gouvernement pour régler «définitivement» le problème de pénurie de certains médicaments. En marge de l'installation de la commission nationale consultative des produits pharmaceutiques, M. Ould Abbas s'est félicité de ces nouvelles mesures prises par le gouvernement dans le but de régler «définitivement» ce problème. L'année dernière a été particulièrement marquée par des perturbations en matière de distribution de certains médicaments, notamment ceux destinés aux maladies chroniques, rappelle-t-on. Ces mesures portent essentiellement sur «l'effacement total des dettes cumulées depuis des années de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH)» et «son renforcement par un nouveau statut plus souple» en matière de transactions conclues à l'amiable. Le ministre a mis l'accent sur l'importance d'organiser la distribution des médicaments et de contrôler l'importation à travers la coordination avec les différentes structures activant dans ce domaine. La commission nationale consultative des produits pharmaceutiques, qui compte tous les acteurs concernés directement ou indirectement par les médicaments, aura pour mission le contrôle et le suivi en matière de médicaments et la soumission de recommandations à la tutelle en cas de perturbations relevées dans ce domaine.