Hier matin, la ville de Laghouat a connu d'autres affrontements, certes moins violents que ceux de la veille où plusieurs personnes ont été tabassées et interpellées, mais la situation demeure tendue dans cette paisible cité du Sud. Tous les manifestants arrêtés ont été relâchés. Hier matin, la ville de Laghouat a connu d'autres affrontements, certes moins violents que ceux de la veille, où plusieurs personnes ont été tabassées et interpellées, mais la situation demeure tendue dans cette paisible cité du Sud. Tous les manifestants arrêtés ont été relâchés. Selon Yacine Zaïd, de la section locale de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), des dizaines de jeunes qui sont revenus à la charge, hier matin, pour «maintenir la pression» sur les autorités locales accusées de tous les maux, ont été empêchées par les forces de l'ordre de rejoindre la place dite de la Grande-Poste, lieu habituel de rassemblement. «Les forces anti-émeutes ne sont intervenues que lorsque les jeunes manifestants ont tenté de rejoindre le siège de la wilaya, aux environs de 10 h 30», reconnaît notre interlocuteur, qui ajoutera que même si la situation demeure tendue, «il n y a pas eu de dérapages, fort heureusement». Le militant des droits de l'homme, qui affirme que les protestataires «maintiennent la pression» et campent sur leur position en tentant, toujours dans l'après-midi d'hier, de rejoindre la fameuse place de la Grande-Poste non loin du siège de la wilaya, a tenu à rappeler que les manifestations de «colère justifiée», sont «pacifiques». Pour preuve, selon les témoignages que notre interlocuteur a lui-même recueillis sur place, un policier quelque peu malmené par la foule aurait égaré son arme de service. «Et l'arme a été rendue à son propriétaire en main propre», affirme notre interlocuteur, qui regrette les agissements de la veille, de la police qui a «systématiquement tabassé avec une rare violence et arrêté une trentaine de jeunes». Nous sommes intervenus mardi en tant que Ligue des droits de l'homme auprès des services de sécurité qui n'ont rien voulu savoir, a-t-il ajouté. Les affrontements de mardi ont, pour rappel, fait plus d'une dizaine de blessés selon divers témoignages, alors que plusieurs arrestations ont été également effectuées par les services de sécurité. Selon le chef de la cellule de communication à la direction de sûreté de la wilaya, Ismaïl Medeken, cité hier par l'APS, «tous les protestataires arrêtés ont été libérés». Il s'agit de trente personnes, poursuit la même source, selon laquelle, la décision de leur libération, a été prise après une réunion tenue entre le wali, les responsables de sécurité et les représentants des habitants. Interrogé sur la libération des détenus, Yacine Zaïd confirme quelque peu l'information «recueillie auprès des habitants», et se réjouira d'une telle issue. Les élus de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), apprend-on par ailleurs, ont appelé, hier le wali à annuler la liste de bénéficiaires de logements sociaux et ester en justice les personnes ayant commis des dépassements dans cette affaire, emboîtant ainsi le pas aux protestataires qui réclament également le départ du wali et du responsable local de sécurité. Une commission composée du wali, des responsables de sécurité et des représentants des protestataires tente de calmer les esprits, mais les habitants sont déterminés à rester mobilisés pour faire aboutir leurs revendications.