C'est une scène qui a choqué l'ensemble de la population de la ville de Laghouat, située à 400 Km d'Alger. Sept jeunes vendeurs ambulants qui se sont présentés mardi matin au siège de la wilaya de Laghouat pour demander une audience au wali, ont été sauvagement passés à tabac par tout un bataillon de la police, soulignent des témoins oculaires. Pour avoir osé observer un rassemblement devant le siège de la wilaya, ces jeunes citoyens ont vu les violents coups pleuvoir sur leurs corps chétifs. Battus, arrêtés et embarqués de force par les agents de l'ordre au commissariat de la ville de Laghouat, ces jeunes ont même subi des maltraitances pendant leurs interrogatoires, dénonce Yacine Zaïd, président de la section de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LADDH) de Laghouat. "J'ai dû intervenir personnellement auprès des policiers pour qu'ils arrêtent de lever la main sur un jeune homme fragile et diabétique de surcroît. Les policiers lui ont cassé le bras à force de le cogner", dénonce Yacine Zaïd. Joint au téléphone, notre interlocuteur rapporte que les policiers lui ont confiés recevoir un ordre du wali en personne pour placer ces sept jeunes en garde à vue ! "Depuis quand un wali ordonne aux services de sécurité de traiter de la sorte un citoyen ?", s'interroge le président de la section de la LADDH. "Ces jeunes n'ont cherché qu'à rencontrer le wali pour lui faire de part de leur détresse sociale. Est-ce un crime ?", ajoute encore notre interlocuteur. A signaler enfin que ces sept jeunes hommes ne sont en fait que des vendeurs ambulants qui nourrissent leurs familles grâce au commerce informel. Mais les services de sécurité leur ont interdit de continuer à occuper la voie publique et leurs marchandises ont été toutes saisies. Mardi matin, ces jeunes chômeurs ont tenté de rencontrer le wali de Laghouat pour le prier de les laisser poursuivre ces activités à défaut d'un emploi digne de ce nom. Malheureusement, à leur requête, les pouvoirs publics ont opposé la matraque et le bâton...